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Quand le climat influence l’alimentation des vaches

Le réchauffement climatique ne fait pas le bonheur de la fléole des prés. Cette graminée souffre des températures estivales plus chaudes, une situation qui inquiète les producteurs laitiers et les chercheurs, car la fléole, mélangée à la luzerne, se trouve au cœur de l’alimentation des vaches laitières. Édith Charbonneau, professeure et chercheuse au Département des sciences animales de l’Université Laval, a dirigé une équipe de scientifiques de plusieurs universités et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, notamment pour trouver des plantes fourragères de remplacement.

La fléole des prés souffre des températures estivales plus chaudes, une situation qui inquiète les producteurs laitiers et les chercheurs.

Avec le soutien financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et Novalait, les chercheurs ont réalisé des essais aux champs dans les régions de Saint-Augustin, près de Québec, de Sainte-Anne-de-Bellevue et du Lac-Saint-Jean pendant trois étés consécutifs. Le but : mesurer le rendement de cinq graminées différentes, leur valeur nutritive et leur impact sur la production estimée de lait par rapport au mélange fléole-luzerne. Bonne nouvelle, trois graminées se démarquent par leur adaptation à la chaleur : la fétuque élevée, la fétuque des prés et le brome des prés. Mélangées avec la luzerne – qui assure un apport en protéines –, elles sont aussi toutes associées à des productions estimées de lait qui se comparent à celles obtenues avec le fourrage fait de fléole-luzerne.

Malgré ces résultats prometteurs, la fléole demeure la graminée de prédilection pour le moment : même si elle pousse moins bien l’été, son rendement et sa valeur nutritive restent égaux ou supérieurs à ceux des autres graminées analysées – et les vaches l’adorent !

Édith Charbonneau collabore actuellement avec Ouranos, un consortium de chercheurs qui aborde les changements climatiques sous tous les angles, afin d’évaluer, sur un horizon de 60 ans, le rendement et la valeur nutritive de ces trois graminées lorsqu’elles sont soumises à un réchauffement des températures.