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Tirer le maximum des dictionnaires

Les dictionnaires sont très présents dans les classes du primaire et du secondaire. Mais les utilise-t-on à leur plein potentiel?

Avec son équipe, Ophélie Tremblay, chercheuse en didactique des langues à l’Université du Québec à Montréal, a sondé 300 enseignants du primaire et du secondaire en classe de français langue première, dans les 17 régions du Québec. Elle souhaitait évaluer la disponibilité de ces ouvrages en classe, mais aussi l’usage qu’en faisaient les enseignants.

Moins de la moitié des enseignants possèdent Antidote – pourtant produit au Québec.

Les résultats démontrent que les élèves disposent en moyenne d’au moins un dictionnaire papier chacun. Toutefois, à peine un tiers des exemplaires date de moins de cinq ans et leur état laisse souvent à désirer. Le Petit Robert, Le petit Larousse illustré et le Multidictionnaire de la langue française sont les ouvrages que l’on trouve le plus souvent en classe. Ce sont aussi ceux que les enseignants possèdent le plus souvent à titre personnel.

Le portrait est moins reluisant du côté des dictionnaires électroniques : moins de la moitié des enseignants possèdent Antidote – pourtant produit au Québec –, que ce soit chez eux ou en classe. Le Petit Robert électronique, Usito et Trésor de la langue française se font encore plus rares. Pourtant, les élèves écrivent de plus en plus sur des ordinateurs et ces outils offrent des fonctions puissantes pour corriger des textes et apprendre à les enrichir.

L’utilisation pédagogique des dictionnaires pourrait aussi être améliorée. Ces ouvrages servent souvent à trouver la définition d’un mot ou son orthographe, mais beaucoup plus rarement à enseigner les origines d’un mot ou à dénicher des dérivés pour étoffer un texte. Or, ces pratiques contribuent grandement à une meilleure maîtrise de la langue française.

Ces résultats pourraient mener au développement d’outils de formation continue pour augmenter la connaissance des atouts pédagogiques des dictionnaires papier et électroniques. Ils soulignent aussi le besoin d’intervenir pour assurer une plus grande présence des dictionnaires électroniques dans les classes.