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Mieux dépister le cancer du col de l’utérus

De 70 à 80 % des femmes sexuellement actives seront infectées un jour par le virus du papillome humain, ou VPH, l’un des virus les plus répandus au monde. Chez certaines femmes, le VPH peut causer des lésions précancéreuses. C’est ainsi que 53 000 Québécoises consultent annuellement un spécialiste pour des analyses complémentaires à un test de dépistage ayant donné un résultat anormal lors d’un examen gynécologique de routine.

Seules les femmes testant positives seraient alors envoyées en colposcopie pour une biopsie.

En cas de diagnostic de précancer, une chirurgie mineure permet généralement d’enlever les cellules indésirables avec succès avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Les femmes ainsi opérées sont ensuite vues pendant deux ans en colposcopie pour des examens du col de l’utérus et des biopsies. Pourtant, 90 % de ces femmes n’auraient pas besoin d’un suivi aussi pointu, assure la Dre Marie-Hélène Mayrand, professeure aux Départements d’obstétrique-gynécologie et de médecine sociale et préventive à l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du CHUM. Comment prévenir le cancer du col de l’utérus tout en évitant des interventions inutiles?

Pour répondre à cette question, la gynécologue et épidémiologiste a comparé différentes méthodes de suivi auprès de 2 000 Canadiennes traitées pour un précancer du col. L’étude a mobilisé 13 équipes scientifiques à travers le pays. Leur but : déterminer la meilleure stratégie pour repérer les échecs de la chirurgie, lesquels touchent 10 % des patientes opérées.

Les conclusions préliminaires suggèrent de faire passer six mois après l’intervention un test VPH à toutes les femmes pour détecter la présence ou non du virus dans les cellules du col utérin. Seules celles testant positives seraient alors envoyées en colposcopie pour une biopsie. Pour les autres, un médecin de famille assurerait un suivi avec le test Pap, qui décèle les anomalies cellulaires dans le col de l’utérus. La Dre Mayrand espère que ces résultats pourront améliorer l’efficacité du programme de dépistage du cancer utérin et en diminuer les coûts en misant sur les femmes les plus à risque.