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Le casse-tête de la gouvernance de l’Arctique

La gouvernance de l’Arctique, et plus particulièrement de la protection environnementale de l’espace maritime, doit composer avec un grand nombre de pays, d’organisations et d’entreprises aux intérêts pas toujours concordants.

Un grand défi consiste à équilibrer juridiquement les intérêts des pays de l’Arctique et des autres pays.

Kristin Bartenstein, chercheuse en droit à l’Université Laval, a mené de 2011 à 2016 une réflexion sur une organisation de la protection du milieu marin et de la navigation. Comment définir une approche à la fois efficace et respectueuse des compétences des pays côtiers, notamment celles du Canada, et des autres États ?

La chercheuse s’est basée sur une recherche documentaire et sur de nombreux échanges informels avec des praticiens – notamment d’Affaires mondiales Canada, de différentes industries (comme le transport maritime) et de groupes de pression – sur la protection de l’environnement, par exemple.

Les résultats obtenus témoignent de l’ampleur et de la complexité des dynamiques et des enjeux de la gouvernance de l’Arctique. La chercheuse a cerné la marge de manœuvre que possède le Canada pour réglementer unilatéralement la navigation dans ses eaux arctiques, tout en mettant les pouvoirs du Canada en perspective avec l’élaboration, à l’international, du Code polaire, et les collaborations régionales qui émergent sous l’égide du Conseil de l’Arctique.

Un grand défi consiste à équilibrer juridiquement les intérêts des pays de l’Arctique et des autres pays. Ces derniers jouent les cartes de l’équité et de la protection environnementale, des arguments politiquement séduisants, mais juridiquement douteux lorsqu’ils les utilisent pour étayer leurs revendications sur cette région.

Cette recherche alimente la réflexion des décideurs, des praticiens et des chercheurs sur un sujet dont les ramifications politiques, économiques et environnementales constituent un enjeu international majeur. Kristin Bartenstein a présenté ses résultats dans quatre articles publiés dans des revues scientifiques et dans un chapitre paru dans un ouvrage collectif. Elle les a aussi partagés plusieurs fois en français, en anglais et en allemand en Europe, aux États-Unis et en Chine, devant des universitaires, des praticiens et le grand public.