Auteur : Agence Science Presse
Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.
Des « chambres à tachyons » ou des « barres à tachyons » qui promettent « d’équilibrer votre énergie » ? Le Détecteur de rumeurs est allé à la chasse aux tachyons.
Ce qui est vrai : depuis quelques années, des entrepreneurs imaginatifs offrent à leurs clients des « traitements » au moyen de « tachyons », des particules plus petites qu’un atome, dont on prétend qu’elles voyagent plus vite que la lumière. Ces entrepreneurs décrivent ces particules en des termes qui sont systématiquement très vagues, mais pour des prix bien concrets.
Ce qui est faux: personne ne peut offrir un traitement à base de tachyons, puisque personne n’a jamais prouvé qu’un tachyon existe. Il est donc encore plus faux de prétendre qu’on en a capturé dans des « cristaux tachyonisés » ou qu’on peut canaliser leur « champ d’énergie » ou leur « haute fréquence ».
L’origine de l’idée ? Les amateurs de science-fiction auront peut-être reconnu le mot : dans Star Trek, il s’agit de la particule —évidemment hypothétique— dont la trace résiduelle témoigne —entre autres— du passage d’une « distorsion temporelle ».
Dans notre monde, des modèles théoriques de la physique postulent bel et bien, depuis les années 1960, l’existence d’une classe de particules qui n’existerait qu’à des vitesses supérieures à celle de la lumière. Le physicien Gerard Feinberg a proposé en 1967 le terme « tachyon », d’après le mot grec tachus qui signifie rapide. Mais ces modèles théoriques ont tous leurs failles, et aucun n'a proposé d’hypothèse satisfaisante sur une méthode qui permettrait de détecter les tachyons, à supposer qu’ils existent.
L’idée a par contre fait rêver plusieurs amateurs de science-fiction, de la télésérie Babylon 5 à la bande dessinée Watchmen. Ainsi que, plus récemment, plusieurs entrepreneurs…