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Un nouvel environnement politique

Beaucoup de changements sont survenus au cours des six derniers mois ! En effet, depuis le lancement de la Politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI), en octobre dernier, nous avons, aux Fonds de recherche du Québec (FRQ), travaillé sur divers programmes qui lui sont associés, avant que survienne un changement de gouvernement et de structure ministérielle. Les FRQ sont maintenant sous la gouverne du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science (MESRS), Yves Bolduc. J’ai eu l’occasion de rencontrer le nouveau ministre à quelques reprises déjà, et il est très enthousiaste à l’idée de travailler avec les FRQ et avec la communauté de chercheurs et étudiants-chercheurs pour faire en sorte que le gouvernement du Québec non seulement maintienne, mais bonifie le financement de la recherche et de l’innovation, tout en augmentant la visibilité de nos équipes de chercheurs et d’étudiants-chercheurs, ici comme à l’étranger. Les directeurs scientifiques des trois Fonds, les membres de l’équipe et moi-même travaillerons donc en étroite collaboration avec le cabinet du ministre Bolduc et avec le personnel du Ministère afin d’atteindre ces objectifs. Les discussions que j’ai eues avec le ministre ont été fort stimulantes et engageantes. Il veut de l’action, et moi aussi !

De plus, nos équipes respectives maintiendront des liens constants avec celle du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Exportation (MEIE) et avec le cabinet du ministre Jacques Daoust, afin de s’assurer que la recherche et l’innovation demeurent fortement associées, que ce soit dans le cadre de la PNRI ou de son équivalent. Connaissant très bien les deux équipes ministérielles, je suis convaincu que tout ira pour le mieux.

Comme vous le savez tous, l’année 2014-2015 sera certainement difficile, en raison de la situation financière du Québec. Un effort de réduction budgétaire est demandé à l’ensemble de l’appareil de l’État. Malgré le contexte, les crédits associés au budget du Québec présenté cette semaine par le ministre des Finances démontrent une hausse de 12,9% du budget global et pérennisé des trois Fonds, passant de 147,8 millions de dollars en 2013-2014 à 166,9 millions de dollars en 2014-2015. Avec ces crédits, les Fonds pourront augmenter le nombre de bourses d’excellence offertes à nos étudiants-chercheurs, l’appui à la relève étant l’une de nos grandes priorités.

Par ailleurs, tel que précisé dans les documents relatifs au budget, les engagements liés à la PNRI seront revus par le nouveau gouvernement au cours de la prochaine année. On demeure confiants quant aux grands objectifs et programmes compris dans la PNRI, et à la progression des budgets des trois Fonds de recherche. La recherche et l’innovation sont la pierre angulaire de l’économie du Québec de demain.

Plans stratégiques, plans d’action annuels, politiques, stratégies : approbations et développement

Les plans stratégiques 2014-2017 ont été adoptés par les conseils d’administration des trois Fonds lors des séances d’avril dernier. Il ne nous reste plus qu’à obtenir l’aval du ministre Bolduc et du gouvernement pour les rendre publics et en assurer la mise en œuvre. Merci à tous ceux d’entre vous qui nous ont fait parvenir des commentaires lors des consultations menées au cours des 12 mois. Nous avons hâte d’amorcer la première année de leur implantation, qui se fera avec les plans d’action 2014-2015, lesquels ont aussi reçu l’aval des conseils d’administration en avril. Nous attendons maintenant l’approbation du ministre – y compris celle des budgets de l’année en cours –, ce qui ne saurait tarder.

Parmi les autres dossiers importants pour les FRQ, je voudrais mentionner celui qui porte sur la conduite responsable en recherche. Nous sommes à finaliser notre politique en ce sens et l’équipe de la directrice des affaires éthiques et juridiques, en collaboration avec les trois comités sur l’éthique et l’intégrité scientifique des conseils d’administration, a fait un travail remarquable. Une consultation très large a déjà été menée, culminant par une séance très attendue et populaire lors du dernier Congrès de l’Acfas, le 13 mai 2014. Nous prévoyons lancer notre politique d’ici l’automne, après avoir reçu l’approbation des conseils d’administration. D’ici là, les FRQ demeurent à l’écoute des acteurs qui sont concernés par cette politique.

Nous sommes aussi à développer notre Stratégie internationale pour la recherche (automne 2014) et celle sur le libre accès et le gouvernement ouvert. Un travail très important a aussi été effectué par les directeurs de programmes des Fonds et leur équipe respective, afin d’harmoniser encore davantage les règles générales communes aux programmes et de faciliter ainsi les passerelles entre les Fonds (bourses et subventions) et la recherche intersectorielle. Beaucoup de boulot pour le personnel des trois Fonds qui devrait mener à une simplification de nos programmes.

Enfin, notre stratégie sur la mobilisation des connaissances a été approuvée par les conseils d’administration lors des séances d’avril. Bien qu’elle vise en premier lieu à mieux soutenir les chercheurs et les étudiants-chercheurs dans leurs activités de transfert, de valorisation et de diffusion des résultats de la recherche auprès d’utilisateurs potentiels, le volet grand public et celui sur la culture scientifique sont particulièrement importants. Nous devrons tous nous engager pour susciter l’intérêt de tous nos concitoyens et de nos leaders politiques à l’égard de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Depuis le début de mon mandat, j’ai souvent parlé de l’importance du partenariat et des quatre « i » – l’intersectoriel, l’interordre, l’international et l’interuniversitaire. En ces temps quelque peu difficiles, il est essentiel de développer de nouveaux partenariats et de nouvelles collaborations, que ce soit avec les secteurs public ou privé, tant au niveau local qu’international. Ce sujet a notamment fait l’objet d’une allocution que j’ai prononcée lors d’un dîner-conférence du CORIM, en février, d’une autre allocution que j’ai présentée dans le cadre du colloque des 50 ans de l’INSERM, et d’une entrevue donnée à RDI. Grâce à ces nouveaux partenariats et à ces nouvelles collaborations, nos investissements auront un plus grand impact sur notre société, que ce soit en matière d’innovations technologiques, sociales ou économiques. Cela nous permettra aussi de mieux répondre aux grands défis de société que sont, par exemple, les changements démographiques et le développement durable dont il est question dans la PNRI. Nous sommes en train de développer une stratégie en ce sens.

Un troisième grand défi a trait à notre identité, à notre créativité et à notre esprit d’entrepreneuriat. Pensons par exemple au modèle coopératif ou à l’industrie du jeu vidéo. Comment valoriser davantage ces approches sur la base d’un modèle intersectoriel? Que peut-on apprendre de « l’autre »? Fort de votre appui, le Québec peut devenir un leader mondial à cet égard, mais j’ai besoin de vous pour y arriver. Êtes-vous prêt à relever le défi?

Dans un tout autre ordre d’idée, je mentionnais dans mon dernier message que Montréal était candidat pour l’obtention du secrétariat de Future Earth, un organisme international qui a pour mission de favoriser la recherche, les nouvelles connaissances et l’innovation nécessaires aux pays et à leurs dirigeants pour relever les défis du développement durable et des changements climatiques. Parmi plusieurs grandes villes du monde qui ont participé à l’appel de propositions, le comité de sélection a tout récemment arrêté son choix sur Montréal! Ce qui est une excellente nouvelle pour la recherche d’ici. Je rappelle que la candidature de Montréal avait été soumise par un consortium composé, entre autres, des établissements universitaires montréalais. Une telle organisation internationale avec son secrétariat permanent à Montréal facilitera l’établissement de collaborations internationales pour notre communauté scientifique et favorisera le rayonnement du Québec et de ses chercheurs en matière de développement durable.

En terminant, le Fonds de recherche du Québec – Santé fête son 50e anniversaire cette année. Créé en 1964, en pleine Révolution tranquille, il a joué un rôle de premier plan dans le développement de la recherche et de la formation de chercheurs tout au long de ces cinq décennies. Pour souligner cet événement, certaines activités sont prévues, notamment le colloque La recherche intersectorielle de l’infiniment grand à l’infiniment petit pour la santé de demain, en septembre prochain. Un espace Web, Le fil de la recherche en santé au Québec, a été développé pour l’occasion, et je vous invite à le consulter (http://www.frqs50ans.com/). Certaines activités s’organisent en lien avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), partenaire de longue date du FRQS, qui célèbre aussi ses 50 ans d’existence. C’est dans ce contexte que j’ai été invité à prononcer une allocution dans le cadre du colloque de prospective de l’Inserm qui se tenait en avril dernier, au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, à Paris.

Rémi Quirion, O.C., C.Q., Ph. D., m.s.r.c.


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