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Investir en recherche et en innovation

Bonne fin d’année académique à tous! Plusieurs changements sont survenus sur le plan politique depuis mon dernier message, en janvier dernier. Tout d’abord, de nouveaux investissements en recherche fondamentale non ciblée ont été annoncés dans le dernier budget fédéral. Les trois conseils subventionnaires ont sûrement accueilli avec un certain soulagement cette hausse de leurs budgets, tout en espérant que ce ne soit qu’un début! Il en va de même pour divers autres organismes soutenant la recherche au Canada. Les messages du gouvernement fédéral sont des plus encourageants et visent l’utilisation accrue de résultats de la recherche dans la prise de décision. On ne peut que l’encourager à poursuivre dans cette direction.

Au Québec, des changements ministériels sont survenus au cours des derniers mois. Depuis la fin de janvier, les Fonds de recherche du Québec (FRQ) sont sous la gouverne de Mme Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Tel que demandé par plusieurs groupes, la recherche et l’innovation sont de nouveau intégrées dans un même ministère, et j’en suis personnellement très satisfait. J’ai eu le plaisir de rencontrer la ministre à plusieurs reprises et je suis très confiant que nous formerons une bonne équipe qui aura à cœur la valorisation de la recherche et de la science au Québec.

Notre dossier commun le plus important : les budgets des FRQ, qui n’ont pas été augmentés depuis plusieurs années. Comme au niveau fédéral, des réinvestissements sont nécessaires afin d’assurer le développement d’une vraie société du savoir au Québec basée sur l’excellence de nos chercheurs et de notre relève. La recherche et l’innovation sont indissociables pour développer une économie forte qui bénéficiera à tous les Québécois. Au cours des prochains mois, la ministre et son équipe, les directeurs scientifiques, tout le personnel des FRQ et moi travaillerons à faire la démonstration de la nécessité d’investir en recherche et innovation, en particulier dans les FRQ. Votre appui à cet égard est essentiel.

Vers une stratégie numérique et une stratégie de recherche et d’innovation

La ministre Anglade a aussi été mandatée par le premier ministre pour développer la stratégie numérique du gouvernement du Québec. Je vais travailler très étroitement avec elle et son équipe afin d’en faire une stratégie ambitieuse, innovante et à la mesure des espoirs et besoins de notre société. Nous avons plusieurs experts dans le domaine du numérique autant dans les milieux académiques que privés. De plus, nous disposons d’énergie verte et renouvelable à bon marché. Nous nous devons d’être visionnaires. Le Québec a déjà acquis un certain leadership dans le domaine de la culture numérique et, plus récemment, en économie numérique avec l’annonce, le 20 mai dernier, d’un plan d’action qui a été bien accueilli par les acteurs du milieu. La stratégie numérique sera élaborée en cocréation en s’appuyant sur une plateforme de collaboration où citoyens, entreprises et organismes pourront, de l’été 2016 au printemps 2017, faire entendre leurs préoccupations et aspirations. Il reste énormément à faire afin de s’assurer que le Québec sera à l’avant-garde dans ce domaine appelé à révolutionner le monde, et ce, dans tous les secteurs d’activité.

Par ailleurs, la ministre Anglade a mentionné, à son passage au CORIM le 30 mai dernier, qu’elle amorçait les travaux d’élaboration d’une stratégie de recherche et d’innovation. Une stratégie qui sera dévoilée au cours de l’hiver 2017. Tout en reconnaissant le défi de stimuler la valorisation des résultats de recherche en innovation, elle a précisé l’importance de soutenir la recherche fondamentale. Les modalités de la consultation pourraient s’inspirer de celles de la stratégie numérique.

La formation de la relève

Il est aussi très important de maintenir des liens très étroits avec la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Mme Hélène David, et son équipe. En effet, près de 40 % des budgets des FRQ servent à assurer la formation des étudiants-chercheurs. Il est donc essentiel de travailler de concert avec le Ministère afin de constamment actualiser nos programmes et de les arrimer à la réalité des étudiants et chercheurs de demain. À titre d’exemple, les étudiants demandent de plus en plus de flexibilité et de transversalité dans leurs programmes. Un partenariat entre le Ministère, les FRQ et nos établissements d’enseignement supérieur est donc essentiel et prioritaire pour nous. Il en va de même quant au développement de nouvelles approches visant à recruter davantage d’excellents étudiants étrangers. Nous pourrons combler ainsi les déficits de plus en plus importants de l’effectif étudiant observés dans plusieurs de nos programmes collégiaux et universitaires. À cet égard, j’ai effectué tout récemment une mission en Chine, dirigée par la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Mme Christine St-Pierre, afin d’explorer des possibilités de partenariat et de recrutement des meilleurs étudiants. À suivre…

Activités publiques et de reconnaissance

Depuis le début de l’année 2016, nous avons poursuivi nos activités Science et Société par des partenariats avec divers organismes : les Publications BLD inc. (Les Explorateurs, Les Débrouillards et Curium); le Palais des Congrès de Montréal, pour l’implication des chercheurs dans l’organisation de grands congrès scientifiques; le comité du Gouverneur général du Canada, au sujet de l’obtention de récompenses et prix internationaux par des chercheurs canadiens; et finalement, l’Assemblée nationale du Québec, avec nos petits déjeuners scientifiques à l’intention des élus – le plus récent a porté sur la thématique de l’édition génétique et CRISPR-Cas9. De plus, nous développons avec nos universités et l’Agence Science Presse un partenariat autour d’un projet portant sur l’épreuve des faits. Dès cette année, nos programmes reconnaîtront davantage la participation des étudiants et des chercheurs à des activités de type Science et Société.

Nous sommes aussi très heureux de notre collaboration avec les syndicats des professionnels de recherche, qui a mené à la création de prix d’excellence pour ces acteurs-clés de notre écosystème. Les trois lauréats pour l’année 2016 ont été récemment annoncés dans les sites Web des FRQ.

Soulignons également notre participation à plusieurs colloques dans le cadre du congrès de l’Acfas en mai, dont le colloque Entre campagnes et villes organisé par l’UQAM en collaboration avec les FRQ, et un autre sur les sciences sociales et humaines et l’innovation, que le FRQSC a organisé en collaboration avec le CNRS (France) et le CRSH. Les présentations et discussions ont été très riches pour la suite des choses. Enfin, le site Web du scientifique en chef vient tout juste d’être mis en ligne avec un moteur de recherche donnant accès à des centaines de capsules de recherche par thématique, type d’impact et région du Québec. Il devrait être utile aux élus, aux membres du gouvernement, aux chercheurs, aux étudiants et au grand public.

Je terminerais en mentionnant que les FRQ, en collaboration avec la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), tiendront une journée de discussion à la fin septembre. Cette rencontre portera sur le soutien aux ressources humaines spécialisées, à la mise à niveau des équipements et aux contrats de service à moyen terme, en matière d’infrastructures de recherche (installations et équipement de pointe) financées par la FCI. Les conseils de recherche fédéraux et autres organismes provinciaux seront conviés à cette rencontre.

Au plaisir de vous relire sous peu avec vos commentaires et suggestions!

Rémi Quirion, O.C., C.Q., Ph. D., m.s.r.c.


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