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Une nouvelle orthèse pour l’épaule

Les blessures à l’épaule représentent 10 % des lésions professionnelles indemnisées au Québec, selon les dernières données de l’Institut national de santé publique du Québec. Les déchirures musculaires, notamment, sont souvent réparées par chirurgie. S’ensuit une réadaptation longue et difficile. On demande au patient de garder son bras complètement immobilisé, ce qui nuit aux muscles sains autour de la blessure. Mais surtout, la consigne est rarement respectée, et la guérison est donc ralentie.

Les blessures à l’épaule représentent 10 % des lésions professionnelles indemnisées au Québec, selon les dernières données de l’Institut national de santé publique du Québec.

Pour accélérer et faciliter la réadaptation après une chirurgie à l’épaule, Mickaël Begon, professeur à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal et chercheur au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, en collaboration avec Médicus, un leader canadien en prothèses et orthèses, travaille à concevoir une orthèse qui protègerait le site opéré tout en permettant certains mouvements.

Pour trouver la position optimale d’immobilisation, le chercheur et son équipe ont, à l’aide d’électrodes et de caméras, mesuré l’activité électromyographique – les courants électriques qui accompagnent les mouvements musculaires – d’une dizaine de muscles de l’épaule et du bras chez des participants effectuant des tâches de manutention. Avec ces mesures, ils ont développé et adapté des modèles musculosquelettiques pour simuler et, ultimement, bien comprendre les gestes à faire et à ne pas faire après une opération. Ces modèles peuvent également servir pour recommander des protocoles de bonnes postures aux manutentionnaires afin de prévenir les problèmes d’épaule.

Le professeur Begon et des orthopédistes testent actuellement un nouveau prototype d’orthèse qui permettrait aux patients opérés pour une déchirure des muscles profonds de l’épaule de contracter certains muscles sans les étirer. Ce type d’orthèse sera la bienvenue au-delà de la sphère professionnelle. Avec la population vieillissante, les blessures à l’épaule sont en augmentation. En effet, après 60 ans, le risque de se déchirer un muscle à cet endroit est de 60 %.