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Une deuxième vie pour les déchets

Au Canada, après leur transformation en usine, de 30 à 50 % des récoltes de la pêche commerciale se retrouvent dans la pile des déchets, ou « coproduits ». Mais, d'ici 2020, aucune matière organique putrescible ne pourra être enfouie. Les transformateurs doivent donc trouver des stratégies durables de valorisation des coproduits pour se soumettre à cette nouvelle politique québécoise de gestion des matières résiduelles.

D'ici 2020, aucune matière organique putrescible ne pourra être enfouie.

Laurent Bazinet, professeur au Département des sciences des aliments de l'Université Laval et chercheur à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, travaille justement à valoriser divers sous-produits industriels. Par exemple, des peptides antimicrobiens et anti-cancer extraits des résidus du crabe des neiges peuvent être utilisés pour combattre les microbes sur la viande hachée ou pour donner des propriétés préventives au lait de soya. Même chose pour des substances isolées des graines de lin, qui aident à réguler le taux de sucre et la pression sanguine.

Pour ce faire, le scientifique et son équipe ont mis au point – et breveté – un procédé appelé « électrodialyse avec membrane de filtration » (EDMF) qui permet d'extraire de plusieurs résidus des molécules nutraceutiques aux effets bénéfiques pour la santé. Ce procédé utilise des enzymes qui coupent les protéines en peptides, lesquels sont ensuite filtrés de façon très sélective par une série de membranes. Ainsi, on concentre l'efficacité nutraceutique pour la mettre en capsules ou l'intégrer dans des aliments.

Les résultats du laboratoire du professeur Bazinet intéressent des industries bioalimentaires et biopharmaceutiques, notamment européennes. Les chercheurs tentent d'ailleurs d'adapter leur technologie à l'échelle industrielle pour produire plus de peptides nutraceutiques et ainsi, donner une deuxième vie aux « déchets » alimentaires.