/ La recherche au quotidien / Un secteur minier innovant
Capsules

Un secteur minier innovant

Aux yeux du public et du secteur lui-même, l’industrie minière paraît généralement peu novatrice. De fait, elle investit moins en recherche et développement que d’autres secteurs de pointe comme les biotechnologies et les communications. Le travail de Michel Jébrak, expert dans le domaine des ressources minérales et membre du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), montre qu’en dépit de ces croyances bien ancrées, le secteur minier constitue une importante source d’innovation.

Le secteur minier constitue une importante source d’innovation.

Une mauvaise catégorisation des innovations minières serait à l’origine d’une telle sous-estimation. Sur la base d’une recherche bibliographique exhaustive et de rencontres avec des innovateurs miniers québécois, le chercheur a revisité la typologie existante de l’innovation dans ce secteur. Ses travaux ont permis de recenser plus d’une centaine d’innovations récentes auxquelles le Québec a contribué et qui se situent à toutes les étapes de la production minière, soit l’exploration, l’exploitation et la réhabilitation (ou remédiation). Celles-ci couvrent tout le spectre de l’innovation, à partir des concepts jusqu’aux applications technologiques.

La recherche de Michel Jébrak a notamment permis de révéler que les découvertes de nouveaux types de gisements n’étaient jusqu’à maintenant pas considérées comme des innovations. Les résultats de ce premier volet de ses travaux ont été largement diffusés dans des publications et des entrevues, et lors de participations à des conférences à travers le monde. Une telle diffusion a eu pour effet de sensibiliser les professionnels du secteur minier et le grand public au dynamisme de l’industrie minière.

Dans le cadre d’un second volet de son travail, le chercheur a retracé l’évolution de la dynamique de l’innovation depuis 150 ans. Il a alors constaté que les innovations sont influencées par le contexte économique et politique. Selon lui, les structures d’innovation au Québec ne sont pas suffisamment performantes. En effet, il y aurait un décalage entre le moment où des investissements importants sont réalisés et celui où les innovations sont produites. Ce problème pourrait être en partie résolu en accélérant le processus de diffusion des innovations.

À la suite de ce projet – dont le rayonnement dépasse le cercle académique –, Michel Jébrak a pu mettre à profit son expertise au Québec, notamment dans le cadre d’un projet de développement économique régional visant à évaluer le potentiel novateur du domaine des ressources nordiques. Il a également été sollicité par le ministère des Affaires étrangères et du commerce international du Canada pour former des délégués canadiens en poste à l’étranger, par la région de la Lorraine, en France, pour contribuer à l’organisation de la recherche, et par des entreprises de services en exploration minière pour affiner leurs stratégies d’innovation.