Les jeunes qui ont subi une première psychose sont cinq fois plus nombreux que le reste de la population à connaître des problèmes de jeu. C’est ce que démontre la recherche dirigée par Marie-France Demers, chercheuse à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval.
Entre 2019 et 2023, l’équipe de recherche a suivi les cas de plus de 500 jeunes de 18 à 35 ans qui avaient vécu un premier épisode psychotique (PEP). Les cliniciennes et les cliniciens qui les traitaient leur posaient systématiquement des questions sur leur rapport aux jeux de hasard et d’argent. Il ressort de cette étude que 17 de ces 519 jeunes avaient développé un problème de jeu sans que ce soit nécessairement au stade de la pathologie. C’est cinq fois plus que le taux de jeu problématique dans la population générale.
L’étude a permis d’identifier certains facteurs de risque, en particulier celui d’avoir déjà joué avant le PEP. L’utilisation de certains antipsychotiques qui stimulent les circuits de la récompense dans le cerveau pourrait également participer à cette dynamique. Ces médicaments sont très utiles dans le traitement des problèmes de psychose en raison de leurs nombreux effets désirables.
L’utilisation de ce dépistage du jeu problématique par deux grandes cliniques d’intervention précoce, qui traitent les jeunes en début de l’évolution de la psychose, constitue l’une des retombées importantes de cette recherche. Afin de généraliser davantage l’usage de ce dépistage, celui-ci pourrait être intégré au cadre de référence utilisé pour déployer des programmes PEP.
Marie-France Demers projette déjà de poursuivre ses travaux en menant une étude qualitative qui repose sur des entrevues avec des jeunes, afin de comprendre les raisons qui les amènent à jouer et les contextes dans lesquels ils s’adonnent aux jeux d’argent et de hasard.
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