/ La recherche au quotidien / Un biomarqueur fiable de la maladie d’Alzheimer
Capsules

Un biomarqueur fiable de la maladie d’Alzheimer

Vous pensez souffrir d’Alzheimer, mais est-ce vraiment l’Alzheimer? Le diagnostic de cette maladie qui détruit les cellules du cerveau pose problème, car il est cliniquement difficile de la différencier des autres formes de démence. Jusqu’ici, souvent, il fallait attendre l’autopsie post-mortem du patient pour confirmer l’Alzheimer. Plus maintenant. Marc-André Bédard, professeur au Département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal, et son équipe de l’Institut neurologique de Montréal ont développé un nouveau marqueur qui permet de « voir » dans le cerveau les lésions des cellules cholinergiques, un type de neurones affectés par l’Alzheimer. Le chercheur a été le premier à le tester : il s’est injecté le composé, qui combine un isotope radioactif et une molécule qui se fixe aux neurones cholinergiques – le fluoroethoxybenzovesamicol (FEOBV) –, puis s’est allongé sur la table du PET scan. Le scanneur a pris des clichés de sa matière grise. Sous l’effet du composé radioactif, le cerveau s’est illuminé d’un gradient de couleurs. C’est l’intensité de ces couleurs qui sert à repérer les cellules touchées par la maladie.

L’atteinte des neurones cholinergiques est un meilleur indice que les fameuses plaques amyloïdes.

En utilisant leur biomarqueur, Marc-André Bédard et ses collaborateurs ont constaté que l’atteinte des neurones cholinergiques est un meilleur indice que les fameuses plaques amyloïdes, que plusieurs associent à l’origine des pertes cognitives de l’Alzheimer. Ils ont aussi confirmé les observations post-mortem selon lesquelles plus le cerveau perd de cellules cholinergiques, plus les symptômes de démence augmentent.

Après 15 années passées à développer et à valider ce nouvel outil, l’équipe de Marc-André Bédard a réussi l’impossible : offrir un moyen fiable d’identifier et de quantifier la maladie d’Alzheimer en utilisant la mort des cellules cholinergiques comme indicateur. En plus de pouvoir suivre l’évolution de la maladie, le biomarqueur offre la possibilité de valider si les traitements parviennent à stopper ou non la mort cellulaire.