La chair de plusieurs animaux du Grand Nord présente des concentrations élevées de méthyle mercure, la forme neurotoxique du mercure. Une situation qui risque de s'aggraver avec le réchauffement climatique. Les travaux de Marc Amyot, professeur en sciences biologiques à l'Université de Montréal, ont en effet démontré que les nouveaux systèmes aquatiques issus de la fonte du pergélisol devenaient des milieux importants de transformation du mercure inorganique en méthyle mercure.
De plus, le chercheur a pu prouver que les changements climatiques risquaient de laisser triompher, au détriment des autres, des espèces de zooplancton capables d'accumuler davantage de méthyle mercure. Or, le plancton est le premier maillon d'une chaîne alimentaire qui se termine bien souvent dans l'assiette des êtres humains.
Les nouveaux systèmes aquatiques issus de la fonte du pergélisol devenaient des milieux importants de transformation du mercure inorganique en méthyle mercure.
Selon Marc Amyot, les modèles ne peuvent plus ignorer l'importance des réactions qui se produisent lorsque le mercure entre en contact avec différentes surfaces (sol, neige, aérosols, etc.), pas plus que la plus grande vulnérabilité de certaines zones à des contaminations environnementales causées par les changements climatiques.
Ainsi, dans la foulée du projet, ces nouvelles connaissances ont été intégrées dans les modèles utilisés pour planifier les politiques environnementales publiques. Certains des chercheurs associés à la recherche ont pris part à la rédaction de rapports pour les Nations Unies et pour le Canada. L'un d'entre eux a d'ailleurs participé aux activités menées par la délégation canadienne à l'ONU dans le cadre de l'élaboration d'un traité international sur le mercure.