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Transformer nos appareils électroniques désuets en matières premières

A priori, recycler les matériaux électroniques devrait être une excellente action pour préserver l’environnement. Et pourtant, le processus est toxique et polluant. Les appareils désuets doivent être chauffés pour en extraire les matériaux et ensuite les réutiliser. La méthode traditionnelle est la fonte de ceux-ci, ce qui crée des émissions toxiques et permet de séparer et récupérer seulement un petit nombre de composantes électroniques. Heureusement, Mohamed Khalil, doctorant à Polytechnique Montréal et président de Pyrocycle, a trouvé une solution de rechange. Il a développé un procédé qui inclut une phase de pyrolyse, l’application de chaleur sans produire de combustion complète. Autrement dit, il s’agit de chauffer, sans oxygène, pour décomposer les matériaux et obtenir de nouveaux produits. De plus, le réacteur dans lequel a lieu l’opération inclut des substances qui captent les émissions toxiques. Le résultat, c’est une huile, du noir de carbone et des métaux précieux qui peuvent être revendus comme matières premières. La technologie développée est un procédé durable avec zéro émission de CO2.

La technologie développée est un procédé durable avec zéro émission de CO2.

L’entreprise a le vent dans les voiles. En partenariat avec des compagnies qui se spécialisent dans la collecte et le tri des déchets électroniques, des entreprises de télécom et privées au Québec. Pyrocycle a testé sa technologie à l’incubateur J.-Armand-Bombardier situé à Polytechnique Montréal au cours de la dernière année et fera un essai à l’échelle pilote à l'est de Montréal dans les prochaines semaines.

Mohamed est sur toutes les tribunes : avec un seul clic, plusieurs articles et vidéos racontent son histoire et décrivent son innovation. « Je suis venu ici pour réaliser quelque chose de très grand dans le domaine du développement durable. J’ai trouvé un champ d’études et de travail incontournables, mais aussi une passion remarquable, se rappelle celui qui est aujourd’hui PDG de Pyrocycle, l’entreprise qu’il a créée. « J’ai voulu rester à Montréal, et pour ça, je me suis dit que le meilleur moyen était de créer moi-même mon emploi », ajoute-t-il.

Mohamed a été choisi par Adopte Inc. et accompagné par l’adopteuse (mentor) Natalie Quirion, présidente d’Opportuna conseil. L’entreprise a aussi bénéficié du soutien de Jamal Chaouki, professeur titulaire au Département de génie chimique à Polytechnique Montréal et directeur de thèse de Mohamed Khalil, et de Sylvain Savard, le fondateur d’AVIANOR.