Auteur : Agence Science Presse - Catherine Couturier
Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.
On a beaucoup associé thromboses et vaccins ces dernières semaines, et ce n'est pas fini: il est statistiquement inévitable que d'autres cas apparaissent dans les prochaines semaines et les prochains mois. Mais quel est le risque réel, et à quoi peut-on le comparer pour se faire une idée? Le Détecteur de rumeurs a voulu l’illustrer.
« Thrombose » est le terme général pour parler de caillots sanguins qui obstruent une veine ou une artère, de façon totale ou partielle. Les thromboses liées aux vaccins sont plus précisément des thromboses veineuses, dont une sous-catégorie est la thrombose veineuse cérébrale, surtout rapportée chez les femmes de moins de 55 ans. Dans des recherches parues en mars, on a également vu apparaître les mots « thrombocytopénie immunitaire induite par le vaccin » (TIPIV).
Quel que soit le nom toutefois, les cas dont il a été question cette semaine représentent des occurrences très rares. Rares par rapport à quoi ?
De quelque façon qu’on regarde les données sur les thromboses liées aux vaccins, il s’avère que les risques de thrombose chez les patients hospitalisés pour la COVID-19 sont plus élevés : le risque est d’entre 6 et 14 % chez les patients dont la COVID-19 a nécessité une hospitalisation et entre 17 % et 50 % chez les patients les plus graves, hospitalisés en réanimation.
Les personnes qui contractent la COVID-19 en général courent également un risque plus élevé : environ une personne sur 100 parmi celles non hospitalisées.
Le taux de thrombose dans la population en général est estimé à 1/1000. Aux États-Unis, 300 000 à 600 000 personnes développent chaque année des caillots sanguins dans les poumons, les jambes ou ailleurs (soit 1000 à 2000 thromboses par jour). Au Canada, on parle de près de 100 000 cas par an.