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Sur les traces de la rage

La propagation de la rage du raton laveur, ce virus contagieux et mortel pour les animaux et l'homme, semble maintenant sous contrôle au Québec : aucun cas n'a été répertorié depuis 2008. Un succès auquel Fanie Pelletier, spécialiste en écologie animale à l'Université de Sherbrooke, et ses collègues Dany Garant, de l'Université de Sherbrooke, et Daniel Fortin, de l'Université Laval, ont contribué en apportant de nouvelles connaissances sur ce petit bandit masqué.

Ces chercheurs ont en effet étudié le comportement et la structure de la population du raton laveur, principal porteur de la maladie. Leur étude visait notamment à mieux comprendre les déplacements de l'animal, afin d'aider à mieux cibler l'épandage d'appâts contenant le vaccin. Ainsi, les scientifiques ont vérifié si les cours d'eau importants limitent réellement la dispersion de l'espèce, et, par le fait même, la propagation du virus.

L'installation de colliers GPS au cou des ratons laveurs a permis de préciser les habitats de prédilection de l'espèce.

La rivière Richelieu, en Montérégie, était par exemple considérée comme une barrière naturelle pour la propagation de la rage, puisque tous les cas de maladie recensés provenaient de la rive est. Cependant, en analysant les profils génétiques des ratons laveurs des deux rives, les scientifiques ont trouvé des similitudes importantes entre les deux groupes. Conclusion : les ratons – et la rage – traversent la rivière ! Ce résultat démontre l'importance d'épandre les petits biscuits contre la rage de part et d'autre des cours d'eau.

Plus encore, l'installation de colliers GPS au cou des ratons laveurs a permis de préciser les habitats de prédilection de l'espèce. On sait maintenant qu'il est préférable de concentrer les appâts vaccinaux dans les boisés et en bordure des terres agricoles plutôt que d'en étendre partout dans les champs de maïs, qui sont moins souvent visités par ces animaux.