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Sécuriser le vote… papier

Le Québec et le Canada ne permettent pas aux électeurs de voter en ligne pour le moment. En raison des problèmes techniques survenus lors des élections municipales québécoises en 2005 et des irrégularités lors des élections présidentielles américaines en 2000 puis en 2004, le Directeur général des élections a recommandé un moratoire sur le vote électronique.

Jeremy Clark explore le potentiel de la cryptographie pour améliorer l’intégrité et la transparence des votes lors des élections.

Selon Jeremy Clark, professeur à l’Institut d’ingénierie des systèmes d’information de l’Université Concordia, le vote par Internet est difficilement réalisable pour le moment. Des virus informatiques peuvent facilement compromettre la confidentialité et la fiabilité du scrutin : par exemple, un logiciel malveillant (malware) pourrait permettre à un individu mal intentionné de voter à la place de quelqu’un d’autre. Certains citoyens pourraient aussi être tentés de vendre leur mot de passe – et donc, leur droit de vote – à une tierce personne. Par ailleurs, le vote électronique ne laissant pas de trace, les fraudes ne peuvent pas être repérées, puisque le vote est secret. Selon le chercheur, comme personne ne peut garantir la confidentialité et la fiabilité du vote électronique, il est plus judicieux d’ajouter une couche de sécurité au vote papier et d’utiliser Internet autrement. D’autant plus que le vote électronique ne ferait augmenter que de 3 % la participation aux élections.

Jeremy Clark explore donc le potentiel de la cryptographie pour améliorer l’intégrité et la transparence des votes lors des élections. Il a notamment participé au projet Scantegrity II avec une petite municipalité près de Washington D.C. Les électeurs ont alors utilisé un crayon spécial qui dévoile, dans la case du candidat choisi, un code caché par de l’encre invisible. Une fois la période électorale terminée, le citoyen peut utiliser ce code pour vérifier en ligne si son vote a bien été comptabilisé et s’assurer qu’il ne l’a été qu’une seule fois.

Ce projet a servi de preuve de concept et demande toutefois à être amélioré avant de pouvoir être utilisé sur une grande échelle.