Comme plusieurs de ses collègues cardiologues, Étienne Marc Jolicoeur constate tous les jours que de nombreux infarctus aigus du myocarde (IAM) ne sont pas diagnostiqués. Il souhaite que sa profession dispose de meilleurs outils pour reconnaître et traiter cette maladie.
Pour le premier de deux projets qu’il a conçus dans le cadre de ce programme, il se propose d’identifier non pas de nouveaux biomarqueurs sanguins relatifs à l’IAM, mais plutôt une « biosignature », qu’on pourrait aussi appeler « signature métabolomique ». Il s’intéresse tout particulièrement à des métabolites observés dans la circulation sanguine et qui découlent directement de la transformation des nutriments en énergie. Des données préliminaires lui ont permis de constater qu’au moment où se produit un infarctus, on assiste instantanément à une expression différentielle de ce type de métabolites. Cette instantanéité, croit-il, dépasse en rapidité tous les biomarqueurs communément utilisés pour poser un diagnostic d’IAM. Il compte arriver à le démontrer dans cette recherche en utilisant des instruments de spectrométrie de masse, encore plus efficaces, et un complément bioinformatique.
Le second projet a trait à ces petits dispositifs biomédicaux, appelés tuteurs endocoronaires ou stents, que les chirurgiens cardiologues d’intervention installent chez leurs patients afin d’aider à rouvrir les vaisseaux sanguins bloqués durant un IAM. Il appert que ces instruments, lorsque installés dans des environnements propices aux thromboses, pourraient avoir des effets néfastes en augmentant le risque d’embolies et de dommages au coeur. La recherche qu’il compte mettre de l’avant visera à démontrer la nécessité de respecter un certain délai entre le moment où l’artère du coeur est débouchée et celui où le tuteur est implanté. Il espère ainsi diminuer l’incidence des complications possiblement liées, suivant son hypothèse, aux procédures actuelles lors du traitement des IAM.
