La sexualité des personnes âgées a rarement été étudiée en tenant compte en même temps de leur relation de couple, de leurs réseaux sociaux et de la dimension biologique, car les chercheurs ne disposaient pas de données adéquates pour le faire.
Les résultats jettent un éclairage nouveau sur la variation des comportements sexuels des femmes et des hommes âgés.
La situation a changé grâce aux données du National Social Life, Health and Aging Project. Cette étude nationale reposait sur des entrevues et portait sur 3 005 adultes américains âgés de 57 à 85 ans dans la première phase (2005-2006) et de 60 à 69 ans dans la seconde (2010-2011).
Aniruddha Das, chercheur en sociologie à l’Université McGill, a ainsi pu observer l’impact des relations sociales et de couple, ainsi que des changements hormonaux qui influent sur la sexualité des personnes âgées.
Les résultats jettent un éclairage nouveau sur la variation des comportements sexuels des femmes et des hommes âgés, et sur la qualité de leur relation. En outre, ils permettent une étude approfondie de l’impact de divers facteurs sociaux (tels que l’appartenance religieuse et les contacts sexuels dans l'enfance) et biologiques (hormones féminines et masculines) sur la sexualité des personnes âgées.
Le chercheur a notamment relevé que les attouchements sexuels sur les enfants présentaient plus d’effets négatifs à long terme chez les femmes que chez les hommes, et que celles-ci courent un risque plus élevé d’en être de nouveau victimes et d’avoir une moins bonne santé mentale.
Ces résultats contribueront à l’élaboration de programmes et de services sociaux, ainsi qu’à une meilleure compréhension de la manière dont les aînés vivent leurs relations de couple. Ils offrent un aperçu de la complexité des composantes biosociales sur le plan de la sexualité et des relations, et aident ainsi les praticiens à comprendre et à interagir avec les individus âgés, les couples et leurs réseaux de soutien, facilitant du même coup la conception de services mieux adaptés.
