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Réapprendre à marcher grâce à un avatar

Les personnes qui ont subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ont souvent des problèmes de marche, notamment parce que leur cerveau a du mal à envoyer les commandes de mouvement aux jambes. Les premiers pas après un tel événement sont lents, petits, asymétriques. Malgré des exercices de réadaptation, plusieurs conservent une démarche irrégulière.

Et si un avatar, c’est-à-dire un corps virtuel contrôlé par un système qui relie directement le cerveau à un ordinateur, pouvait les aider à se réapproprier leurs jambes ? C’est le défi que tente de relever David Labbé, professeur-chercheur à l’École de technologie supérieure, en collaboration avec des chercheurs-cliniciens en réadaptation.

L’équipe de recherche s’est basée sur les avatars des jeux de réalité virtuelle pour concevoir leur outil. Elle a notamment développé des algorithmes intelligents capables de reconnaître les différentes intentions de marche d’une personne à partir des ondes cérébrales (pied droit vs pied gauche, par exemple).

La technologie a été mise à l’épreuve chez un groupe d’adultes qui n’ont aucun problème physique. Équipé d’un casque de réalité virtuelle, d’électrodes placées sur la boîte crânienne et de capteurs de mouvements, chacun devait contrôler son avatar en imaginant des mouvements de marche. Les scientifiques voulaient savoir à quel point chaque personne avait l’illusion de devenir son avatar et de sentir son corps bouger sans faire des mouvements physiques.

À la lumière de résultats concluants, David Labbé espère maintenant se livrer à des tests avec des victimes d’AVC. Peuvent-elles se réapproprier les mouvements de marche perdus ? Et si oui, les progrès acquis se maintiennent-ils lorsqu’on retire la réalité virtuelle ?

Le chercheur et ses collègues espèrent également ajouter des éléments de jeu (différents personnages, par exemple) à leur système, afin de rendre la réadaptation plus stimulante, particulièrement pour les personnes qui doivent répéter inlassablement le même mouvement.

Référence : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/frvir.2021.557783/full