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Quand les orages font rage…

Le 29 mai 2012, Montréal est paralysée par des orages violents. Nombre de rues se transforment en piscines. Sur le sol, des arbres déracinés. Coût des dommages : plus de 200 millions de dollars. Pour mieux comprendre la colère de Dame Nature, Daniel Kirshbaum, professeur au Département des sciences atmosphériques et océaniques de l’Université McGill, a étudié 22 années de données portant sur des orages survenus au Québec. Le chercheur a constaté que les montagnes et les lacs contrôlent grandement la genèse des orages en présence de conditions météorologiques favorables. Et que les régions de Trois-Rivières et de Gatineau constituent les points chauds du Québec septentrional.

Les montagnes et les lacs contrôlent grandement la genèse des orages en présence de conditions météorologiques favorables.

Le chercheur et son équipe ont analysé les données du radar météo de McGill, affilié au réseau d’Environnement Canada. Ils ont alors constaté que certaines régions sont plus propices à la formation de cellules orageuses. Pourquoi ? Daniel Kirshbaum avance l’hypothèse de la topographie. En effet, si les hautes montagnes des États-Unis stimulent la naissance d’orages, pourquoi pas les modestes sommets du Québec ? Pour tester son postulat, le chercheur a développé un modèle numérique qui comprend toutes les complexités topographiques – montagnes, vallées, lacs, etc. – et qui simplifie les variables atmosphériques comme l’humidité et la température. Il a ensuite simulé le risque de formation d’orages.

Résultat : le modèle numérique identifie les mêmes points chauds que les images radars. De plus, pour la première fois, il explique scientifiquement comment les montagnes et les lacs influent sur la formation d’orages au Québec. C’est le cas, par exemple, lorsqu’une masse d’air voyageant dans la vallée du Saint-Laurent frappe de l’air qui descend d’une montagne.

Grâce au modèle du professeur Kirshbaum, les météorologues sauront où regarder pour mieux surveiller l’apparition de cellules orageuses, et les entreprises hydroélectriques sauront où s’installer pour exploiter les courants rapides des rivières gonflées par les pluies d’orage.