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Quand le patient prend sa guérison en main

Le système de santé québécois effectue un virage patient-partenaire dans lequel le patient se voit désormais considéré, lui aussi, comme un soignant. Cette approche redéfinit les rapports entre les professionnels de la santé et leurs patients. Djahanchah Ghadiri, chercheur en administration à HEC Montréal, et ses co-chercheurs ont effectué de l’observation participante et réalisé des entrevues avec des patients, des médecins de famille et des promoteurs de ce virage afin d’en identifier les enjeux.

Les résultats montrent que les patients sont plus proactifs qu’on ne le pense face à leurs soins.

Les résultats montrent que les patients sont plus proactifs qu’on ne le pense face à leurs soins, peu importe qu’ils soient invités ou non à le faire dans le cadre du virage patient-partenaire. Or, les médecins ne tiennent pas toujours compte du fait que les patients évaluent et adaptent les soins prescrits en fonction de leur expérience et de leurs connaissances.

Les initiatives personnelles que prennent certains patients peuvent provenir d’un apprentissage qui leur permet de bien évaluer les soins et être avantageuses. Par exemple, un diabétique de longue date pourra refaire son pansement au pied à la maison s’il ne répond pas à ses besoins. Cependant, cette participation entraîne parfois des comportements plus risqués. Par exemple, un patient atteint d’une maladie rénale pourra être tenté de s’administrer lui-même des traitements par injection, risquant ainsi une péritonite.

Il est donc crucial pour les patients et pour les médecins que ces derniers tiennent compte de ces comportements et engagent un dialogue constructif. L’approche patient-partenaire vise justement à établir une relation dans laquelle le pouvoir est mieux partagé, contribuant ainsi à un meilleur dialogue entre le professionnel et le patient et à une collaboration constructive. En conséquence, ce virage pourrait permettre de mieux encadrer la conduite du patient à l’extérieur du bureau du médecin.