Comment coexistent les croyances paranormales et l’enseignement des sciences ?
Les récents travaux de Michel Bélanger, chercheur en sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), offrent des éléments de réponse intéressants à cette question. De 2012 à 2016, il a mené une étude auprès d’étudiants de cégeps et d’enseignants des niveaux primaire, secondaire et collégial.
C’est par l’observation et par l’expérimentation que l’on peut statuer de l'existence – ou non – de ces phénomènes.
Par définition, les croyances paranormales s’opposent à la science parce que leur contenu ne respecte pas des principes scientifiques éprouvés. Pourtant, ces croyances existent chez les élèves, les étudiants et même les enseignants. Elles constituent une culture parascientifique qui, en théorie, n’a rien à voir avec la culture scientifique.
Cette recherche exploratoire vise à mieux comprendre l’attitude des jeunes et des enseignants à l’égard du paranormal. Chez les jeunes, deux pistes ressortent. Les cégépiens rencontrés lors d’entrevues se sont dits prêts à discuter de ces croyances, peu importe leurs propres positions ; ils conçoivent que c’est par l’observation et par l’expérimentation que l’on peut statuer de l'existence – ou non – de ces phénomènes.
Du côté des enseignants, bien que le paranormal soit considéré comme un sujet d’enseignement pertinent, beaucoup admettent qu’ils ressentent un malaise à le faire et déplorent l’absence de ressources didactiques. De plus, ce sujet ne fait pas partie du programme, et il n’est pas toujours facile de lui faire une place. Ce sont surtout les enseignants du primaire qui se sont dits peu outillés et qui craignaient de commettre un impair en remettant en cause des croyances religieuses ou familiales.
En cours d’analyse, les résultats contribueront à faire du paranormal un sujet de discussion légitime dans les réflexions sur l’éducation scientifique et à jeter les bases pour l’élaboration de stratégies et d’outils d’enseignement.
