Un adulte québécois sur cinq est obèse, avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. Cette prise de poids démesurée est contrôlée en grande partie par notre cerveau, avancent les travaux de Uku Vainik, chercheur postdoctoral à l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – Le Neuro.
Les variabilités de poids entre personnes s’expliqueraient à 70 % par les gènes.
En analysant des résultats de tests cognitifs et des images par résonance magnétique de 1 200 personnes en surpoids, le chercheur a noté des différences notoires entre le cerveau de ces individus et celui de personnes qui maintiennent un IMC dans la normale (entre 18,5 et 25). Par exemple, leur cortex préfrontal droit est plus mince et l’amygdale gauche est plus grosse, ce qui favoriserait une plus grande réaction aux stimulus alimentaires. Également, les individus en surpoids auraient une moins grande souplesse cognitive et une moins bonne capacité à reporter le plaisir (comme celui de manger) que ceux entretenant un poids santé.
Selon Uku Vainik, la génétique modulerait le cerveau pour le rendre plus ou moins sensible aux stimulus alimentaires et, donc, jouerait un rôle dans l’obésité. Plus encore, le chercheur a observé des traits de personnalité fortement exprimés chez les personnes souffrant d’obésité, comme l’impulsivité alimentaire.
Les variabilités de poids entre personnes s’expliqueraient à 70 % par les gènes. Les individus prédisposés sont-ils condamnés à grossir ? Tout dépendra de l’environnement et des habitudes de vie, soutient le chercheur. Une personne qui fait de l’exercice et s’alimente bien déjouera sa génétique. En revanche, le fait d’être constamment entouré par de la malbouffe déclenchera les gènes de l’obésité.
Les résultats du projet soulignent l’importance de contrôler le poids par l’exercice et l’alimentation, mais aussi au moyen de thérapies cognitives et comportementales enseignant à mieux résister à la tentation de manger, notamment, et à évoluer dans un environnement sain, loin de la restauration rapide.
