Près de 75 % des personnes qui développent un trouble du comportement en sommeil paradoxal contracteront le Parkinson dans les 10 années qui suivent le diagnostic de ce trouble. Si le lien entre les deux était connu par les médecins, c’est la première fois qu’une étude internationale, menée dans 24 centres cliniques, précise le poids de ce facteur de risque.
Le chercheur poursuit son travail en évaluant l’efficacité de techniques d’imagerie et de biopsies de la peau pour détecter encore plus tôt le Parkinson.
Ce constat a été fait par Ronald Postuma, chercheur à l’Institut et Hôpital neurologique de Montréal et à l’Hôpital général de Montréal du Centre universitaire de santé McGill, et ses collaborateurs, auprès de 1 280 patients souffrant de ce trouble qui consiste à mimer ou jouer les rêves en bougeant, en parlant, en gesticulant, tout en dormant.
Ces scientifiques ont aussi analysé 21 autres prédicteurs du Parkinson qui, lorsque combinés au trouble du comportement en sommeil paradoxal, augmentent le risque de souffrir de la maladie neurologique. C’est le cas, par exemple, de la perte de l’odorat, qui triple le risque, et de la constipation, qui le double.
En suivant les personnes dès le début de leurs symptômes prédictifs, Ronald Postuma pense qu’il sera possible un jour de ralentir la progression du Parkinson, et ce, en traitant les symptômes, mais surtout en concevant des thérapies pour protéger le cerveau de la dégénération des cellules. Dans cette optique, le chercheur poursuit son travail en évaluant l’efficacité de techniques d’imagerie et de biopsies de la peau pour détecter encore plus tôt le Parkinson et mesurer son évolution avec plus de précision.
Actuellement, il n’y a aucun traitement pour le Parkinson, qui cause des tremblements, une lenteur des mouvements, des problèmes d’équilibre et plusieurs autres symptômes non moteurs. Environ 100 000 Canadiens et Canadiennes vivent avec cette maladie.