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Plus de mobilité grâce au chien

Certains chiens deviennent les yeux de leur maître, d'autres remplacent leurs jambes et leurs bras. En fait, la Fondation Mira fournit quatre fois plus de chiens d'assistance à la motricité que de chiens-guides. En 2010, le manque de données scientifiques confirmant les effets réels des aidants canins sur les utilisateurs de fauteuils roulants manuels présentant une lésion de la moelle épinière – tels les paraplégiques – entravait la création d'un programme public de remboursement des coûts d'utilisation de l'animal.

Le chien contribue ainsi à retarder le recours au fauteuil motorisé.

Problème réglé! Une étude dirigée par Claude Vincent, professeure au Département de réadaptation de l'Université Laval et chercheuse au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), valide, preuves à l'appui, les bénéfices des chiens d'assistance pour leurs maîtres : davantage de mobilité, moins de blessures et une meilleure réintégration à la vie sociale.

Mme Vincent et ses collaborateurs, dont Dany Gagnon, professeur à l'École de réadaptation de l'Université de Montréal, ont rencontré pour leur étude 21 personnes en fauteuil roulant manuel, de partout au Québec, avant et après le pairage avec un chien. Des groupes de discussion ont aussi réuni des usagers de fauteuils roulants motorisés et des marcheurs avec incapacité motrice. Entre autres constats, le chien se révèle une aide technique qui peut remplacer une pince à long manche pour atteindre des objets ou un aidant naturel pour les transferts au lit.

Lorsque l'animal tire un fauteuil roulant manuel, ce dernier franchit plus facilement des seuils de porte, des bordures de trottoir, des pentes et des surfaces molles (gravier, sable, gazon, neige, slush). Conséquence : l'usager conserve son énergie et présente beaucoup moins de douleurs aux épaules et aux poignets. Le chien contribue ainsi à retarder le recours au fauteuil motorisé ou au triporteur, qui, plus lourds et encombrants, ne peuvent aller partout. Ces résultats servent notamment aux cliniciens pour recommander ou non un chien d'assistance à leurs patients.