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Détecteur de rumeurs

Oui, cette personne est un anti-anti-vaccin

Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.

Auteur : Agence Science Presse - Pascal Lapointe

Une photo d’un militant habillé de couleurs voyantes et brandissant une pancarte « I know more than the scietists » (avec la faute d’orthographe) a circulé pendant la manifestation antivaccins de lundi devant l’Hôpital général de Toronto. C’est un succès… de sarcasme, constate le Détecteur de rumeurs.

Depuis la parution de cette photo, un grand nombre de gens l’ont partagée en croyant qu’il s’agissait vraiment d’un militant antivaccin affichant fièrement son ignorance. En réalité, l’homme, Dave Renzetti, est venu à la manifestation de Toronto pour appuyer le personnel de l’hôpital et se moquer des antivaccins. Sa pancarte indiquait d’un côté, en anglais,« Je réclame mon droit à être ignarant et égoïste ! ». Et de l’autre, « j’en sais plus que les scietifiques ».

Interrogé par CItyNews Toronto, Dave Renzetti a confirmé qu’il voulait afficher par sa présence son appui au personnel de la santé et aux gens qui veulent être vaccinés, et a déploré les faussetés véhiculées par les protestataires. « Vous n’avez pas le droit de causer de tort aux gens à cause de votre ignorance. »

Plusieurs des manifestants antivaccins n’auraient pas perçu l’ironie et auraient cru que l’homme était l’un des leurs. Et un tour d’horizon des partages de cette photo ou d’une vidéo sur les médias sociaux révèle que plusieurs personnes ont pris le geste au premier degré, et en profitent pour blâmer les antivaccins ou l’inculture scientifique en général.

L’astuce du Détecteur de rumeurs

La satire peut être, elle aussi, une source de désinformation. Certes, à la base, une satire est une oeuvre qui consiste à se moquer de quelqu'un. Mais comme elle n'est efficace que si elle a une dose de réalisme, le risque est grand qu'à l'heure des médias sociaux, de nombreuses personnes qui partagent la satire l'aient prise au pied de la lettre. Il peut donc être prudent, avant de la partager à son tour, de vérifier si des médias ont déjà parlé de cette personne —comme CityNews... ou comme le Détecteur de rumeurs !