/ La recherche au quotidien / Non pratiquants, non croyants, mais « un peu » catholiques
Capsules

Non pratiquants, non croyants, mais « un peu » catholiques

La religion catholique continue de jouer un rôle important dans la définition de l’identité des Québécois issus de la génération des babyboomers. C’est ce que révèle une récente étude de Géraldine Mossière, professeure-chercheuse à l’Institut d’études religieuses de l’Université de Montréal.

Les gens de cette génération ne sont pas indifférents à l’Église catholique comme semble l’être une grande partie des représentants des générations suivantes.

La chercheuse a collecté des récits de vie auprès de 24 hommes et de 19 femmes nés entre 1945 et 1957 dans des familles de confession catholique établies au Québec depuis au moins deux générations. Elle a d’abord noté que les gens de cette génération ne sont pas indifférents à l’Église catholique comme semble l’être une grande partie des représentants des générations suivantes. Certains répondants portent un regard très critique sur l’Église catholique, alors que d’autres tendent à vouloir réhabiliter l’héritage qu’elle a laissé dans la province.

Or, si l’identification à cette religion se veut souvent plus identitaire que religieuse, les personnes interrogées décrivent une large gamme d’affiliations, de croyances ou de pratiques, allant de catholiques « à temps partiel », « par défaut », « non pratiquants » ou même « non croyants ». Certains disent aussi qu’ils se rendent de temps à autre dans des lieux de culte catholique pour retrouver un endroit et une ambiance (architecture, chants grégoriens, etc.) qui ont marqué leur enfance.

La chercheuse a observé de quelle manière les répondants font appel aux ressources religieuses ou spirituelles pour donner un sens à des événements liés au cycle de la vie (mariage, naissance, chômage, maladie, etc.). L’évolution politique, sociale ou culturelle qu’a connue le Québec au cours des dernières décennies influence aussi les parcours religieux, ranimant parfois l’intérêt pour le catholicisme. Plusieurs cheminements font état d’emprunts à d’autres religions. Par exemple, d’anciens hippies rapportent avoir épousé certains préceptes hindouistes ou avoir créé avec la nature un lien semblable à celui qui est associé aux membres des Premières Nations. La religion catholique n’est donc ni linéaire ni exclusive : elle évolue au gré des événements personnels et sociaux qui marquent l’existence.