/ La recherche au quotidien / Non, les vaccinés ne sont pas plus à risque d’ê...
Détecteur de rumeurs

Non, les vaccinés ne sont pas plus à risque d’être infectés par Omicron

Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes scientifiques de l'Agence Science-Presse.
Les Fonds de recherche du Québec et le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.

Auteur : Agence Science Presse - Pascal Lapointe

Plusieurs intervenants de la sphère antivaccins ont fait croire la semaine dernière que le département de santé de la ville de New York aurait annoncé que les vaccinés étaient plus à risque d’être contaminés par la plus récente version du variant Omicron. Le Détecteur de rumeurs est retourné à la source.

Ce qui est vrai : le 13 janvier, le département en question (New York City Department of Health and Mental Hygiene) a publié un tweet signalant que le nouveau « sous-variant XBB.1.5 » représentait désormais 73% des infections au coronavirus détectées à New York, qu’il était « le plus transmissible » des sous-variants connus jusqu’ici et que, pour cette raison, il était désormais le plus à risque d’infecter la population en général, incluant les gens déjà vaccinés ou déjà infectés. Le tweet était accompagné d’un graphique sur la progression en question du sous-variant.

À partir du 14 janvier, au moins deux manchettes (sur Fox News et sur Epoch Times, ce dernier connu pour ses nombreuses fausses nouvelles sur la COVID) allaient donner naissance à une série de messages sur les médias sociaux (notamment de groupes antivaccins) interprétant ce tweet comme si le bureau new-yorkais venait de déclarer que les vaccinés étaient plus à risque que les non-vaccinés d’être infectés.

Ce qui est faux : le bureau new-yorkais n’a jamais prétendu que les vaccinés étaient plus à risque que les non-vaccinés d’être infectés. Son tweet disait que le risque d’être infecté était désormais plus grand avec ce variant, qu’avec les variants précédents.

De fait, le tableau qui accompagne le tweet montre la progression rapide du dernier sous-variant par rapport aux variants précédents ; c’était cette progression qui constituait la raison d’être du message. Mais la façon dont la phrase était formulée pouvait prêter à confusion, et le département a précisé dans un nouveau tweet, le 17 janvier, qu’il parlait bien d’un risque d’infection « par rapport aux variants précédents ».

De plus, le site du département new-yorkais indiquait lui-même, dès le 13 janvier : ce sous-variant « peut être plus à risque d’infecter les gens qui ont été vaccinés ou qui ont déjà eu la COVID, comparativement aux variants précédents ».

C’est donc toute la population qui est plus à risque d’être infectée. À ce sujet, il est trop tôt pour avoir des données sur l’efficacité des vaccins face à XBB.1.5, ou sur l’efficacité qu’aurait notre système immunitaire si on a été infecté par un autre variant. Toutefois, dans l’ensemble des cas de COVID recensés aux États-Unis, le taux de décès chez les non-vaccinés a continué tout au long de 2022 d’être supérieur au taux de décès chez les vaccinés.