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Détecteur de rumeurs

Non, ces vaccinés testés positifs à la COVID ne prouvent pas l’inefficacité des vaccins

Les articles du Détecteur de rumeurs sont rédigés par des journalistes
scientifiques de l'Agence Science-Presse. Les Fonds de recherche du Québec et
le Bureau de coopération interuniversitaire sont partenaires du Détecteur de rumeurs.

Auteur : Agence Science Presse - Catherine Couturier

Des gens auraient reçu un test de dépistage positif après avoir été vaccinés. Cela signifie-t-il que le vaccin est inefficace? Ou, pire, que le vaccin « transmet » le virus? Le Détecteur de rumeurs fait le point.

L’origine de la rumeur

Des rumeurs dans les médias sociaux courent, selon lesquelles un nombre indéterminé de gens auraient été testés positifs à la COVID-19 après avoir été vaccinés. Ces rumeurs ont souvent pour point de départ une histoire authentique, mais l’histoire se retrouve partagée et amplifiée par ceux qui y voient une confirmation de leurs pires craintes contre le vaccin. Par exemple, une vidéo québécoise partagée sur Facebook à la mi-mai et vue 95 000 fois, affirme que le vaccin est un « virus mortel » injecté pour contaminer les non-vaccinés et perpétrer un « génocide mondial ».

Le vaccin ne protège pas immédiatement

Il faut d’abord se rappeler que, dans une campagne où des centaines de millions de personnes ont déjà été vaccinées, il est statistiquement inévitable qu’il y ait un certain nombre de gens qui avaient, sans le savoir, attrapé la COVID un jour ou deux avant d’avoir leur vaccin, et qui n’ont donc été testés positifs qu’après le vaccin.

De plus, comme le vaccin met deux à trois semaines avant d’être pleinement efficace, il est tout aussi inévitable qu’un certain pourcentage des vaccinés puisse être contaminé quelques jours après la vaccination: une personne peut par exemple avoir eu un faux sentiment de sécurité et relâché les gestes barrières. Ou bien elle a simplement été malchanceuse.

La protection n’est pas parfaite

Il faut aussi rappeler que la protection est à son plus haut après la deuxième dose, et ce, pour tous les vaccins offerts au Canada (AstraZeneca, Pfizer et Moderna).

Mais même après la deuxième dose, les vaccins contre la COVID-19, comme tous les vaccins, ne sont pas efficaces à 100 %. C’est pourquoi les mesures de distanciation continuent d’être en place jusqu’à ce qu’une certaine immunité collective ait été atteinte.

Enfin, parmi les arguments parfois avancés, il y a le phénomène appelé « facilitation de l'infection par des anticorps » (Antibody-dependent enhancement). Il s’agit d’un phénomène rare, qui consiste, comme son nom l’indique, en des anticorps qui, au lieu de contrer certains virus, facilitent leur entrée. On ne l’a pas observé dans les essais cliniques des vaccins contre ce coronavirus, ni chez les vaccinés.

Le vaccin ne cause pas de test positif de PCR

Par ailleurs, les tests PCR, qui sont la cible d’autres rumeurs depuis des mois quant à leur fiabilité, se retrouvent englobés dans ces histoires de dépistage post-vaccination. Rappelons que les tests PCR servent à détecter une partie du matériel génétique du virus. Par conséquent, serait-il possible que le vaccin puisse tromper ces tests?

Là-dessus, la cause semble entendue: le vaccin ne peut pas rendre un test PCR positif. Certes, les vaccins à ARN contiennent aussi des parties du matériel génétique, mais seulement des fragments — des brins de l’ARN messager.

Par contre, comme le vaccin a pour fonction d’activer le système immunitaire, en l’occurrence d’activer la production des anticorps appropriés, un autre type de test, appelé un test sérologique, qui sert à déterminer si la personne a été, dans le passé, infectée par le virus, pourra s’avérer positif. Le test sérologique en effet, détectera les anticorps créés à seule fin de combattre le virus, si celui-ci se présentait dans le futur.