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Mieux traiter l’état de choc

Des milliers de patients sont traités chaque année dans les unités de soins intensifs du Québec. Plusieurs d'entre eux arrivent en état de choc : leur organisme ne parvient plus à faire circuler normalement le sang, ce qui fait tomber la tension artérielle et menace la survie des organes vitaux. Les médecins leur prescrivent alors des vasopresseurs, des médicaments qui « fouettent » le système cardiovasculaire pour augmenter la pression sanguine. Selon un projet pilote mené par le Dr François Lamontagne, spécialiste en médecine interne et en soins intensifs au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS), le corps médical surutiliserait les vasopresseurs, notamment chez les patients de 75 ans et plus.

Le corps médical surutiliserait les vasopresseurs, notamment chez les patients de 75 ans et plus.

Administrer ces médicaments est un acte délicat : un mauvais dosage peut causer d'importantes complications, telles que de l'arythmie cardiaque ou une défaillance des intestins ou des reins. Pourtant, les médecins n'ont pas de protocole établi scientifiquement pour prescrire la dose idéale et sécuritaire à donner au patient. Le Dr Lamontagne, également chercheur au Centre de recherche du CHUS et à l'Université de Sherbrooke, a donc lancé l'étude OVATION en vue d'optimiser l'utilisation des vasopresseurs en situation d'hypotension. Il a mobilisé des équipes de médecins, pharmaciens et infirmières pour suivre 180 patients répartis dans 17 unités de soins intensifs canadiennes et américaines afin de tester des protocoles de traitements, d'une part, et observer les pratiques cliniques actuelles, d'autre part.

Un constat ressort de ces deux projets : les patients reçoivent souvent trop de vasopresseurs et leur pression dépasse les cibles prescrites par les médecins. Par ailleurs, les malades plus âgés semblent bénéficier d'une utilisation plus restrictive de ces médicaments. Afin de confirmer ses observations, le Dr Lamontagne s'associera prochainement à des experts en France et au Royaume-Uni. D'ici là, le médecin recommande de mieux surveiller l'administration des vasopresseurs afin de donner la bonne dose… au bon patient!

Voir aussi

Vers des soins intensifs plus sécuritaires, vidéo de François Lamontagne