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Mieux soigner les patients aux besoins complexes

Environ 10 % de la population génère 80 % des coûts en santé! Ces grands utilisateurs de soins se rendent aux urgences ou sont hospitalisés plusieurs fois par année, en raison de leur condition complexe qui entremêle souvent maladies chroniques, troubles mentaux et précarité socio-économique. Le système de santé est peu adapté à leur réalité. En effet, ces personnes ont besoin de services bien coordonnés entre professionnels de la santé, services sociaux et réseau communautaire, trois types d'intervenants qui travaillent encore trop souvent en silo. Voilà pourquoi deux chercheuses de Sherbrooke et de Chicoutimi ont entrepris de suivre et d’évaluer les programmes de gestion de cas du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Les patients notent un meilleur accès aux différents soins et apprécient qu’on les implique dans la prise en charge de leur santé.

Au CIUSSS, la gestion de cas est assurée par une infirmière ou un travailleur social qui prend en main le patient et son suivi médical. Cette intervention, utilisée plus couramment en gériatrie et en santé mentale, apparait prometteuse pour les adultes aux prises avec des problèmes de santé complexes. Dans le but notamment de relever les aspects encourageants et d’alimenter les réflexions du ministère de la Santé et des Services sociaux à ce sujet, Catherine Hudon, médecin de famille et professeure au Département de médecine de famille de l’Université de Sherbrooke, Maud-Christine Chouinard, infirmière et professeure au Département des sciences de la santé de l’UQAC, et les partenaires en gestion de cas du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean collaborent depuis 2014 au projet V1SAGES 2.

Au moyen d’entrevues, de groupes de discussion, de questionnaires et d’observations, ils ont relevé, entre autres, la grande importance de bien identifier les gens ayant des besoins complexes et de considérer les groupes de médecine familiale comme des partenaires clés dans la gestion de ces cas. Les patients, eux, notent un meilleur accès aux différents soins et apprécient qu’on les implique dans la prise en charge de leur santé. « Tous pour un » n’aura jamais été aussi vrai!