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Mieux entailler… le bouleau blanc!

Saviez-vous qu’une fois les érables à sec, ce sont les bouleaux qui coulent au printemps? La sève peu sucrée du bouleau blanc peut se boire ou être transformée en sirop. C’est d’ailleurs une boisson santé très en vogue depuis plusieurs années en Asie et en Europe. Au Québec, la production de ce produit naturel haut de gamme ne fait que commencer, ce qui ne va pas sans heurts!

L’entaillage ne fait pas mourir le bouleau blanc à court et moyen terme si le peuplement est en bonne santé.

Le bouleau réagit à l’entaillage en scellant la blessure, notamment pour limiter l’entrée de microorganismes ou d’air dans ses tissus. Ce mécanisme biochimique engendre la coloration du bois aux pourtours de l’entaille. Le hic? Le contraste de couleur déclasse la qualité du bois et diminue sa valeur monétaire comparativement aux planches dont la couleur est uniforme.

André Vézina, ingénieur forestier pour Biopterre – Centre de développement des bioproduits, un centre collégial de transfert de technologie affilié à l’Institut de technologie agroalimentaire de La Pocatière, a donc analysé le phénomène pour aider l’industrie du bouleau. Le chercheur a récolté des sections de troncs dans les régions de la Jamésie, de la Beauce et de La Tuque. Il a ensuite développé une méthode de photographie numérique pour mesurer le bois coloré sans devoir ramener les échantillons d’arbres en laboratoire. Avec son équipe, il a suivi la progression de la coloration du bois jusqu’à cinq ans suivant l’entaillage. Il a aussi mesuré le temps de cicatrisation de la blessure et analysé ce qui influence la coloration.

Le chercheur a ainsi prouvé que l’entaillage ne fait pas mourir le bouleau blanc à court et moyen terme si le peuplement est en bonne santé. Pour limiter la zone de bois coloré, il conseille d’utiliser un chalumeau de petit diamètre. Enfin, il souligne l’importance de développer une sylviculture adaptée au bouleau blanc, au lieu de copier celle de l’érable.