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Mieux dormir après un traumatisme crânien

Bang! Que ce soit en tombant ou lors d’un accident d’auto, des milliers de Québécois sont victimes de traumatismes cranio-cérébraux (TCC) chaque année, et plusieurs d’entre eux éprouvent ensuite des problèmes de sommeil. Une solution : le nouveau manuel d’évaluation et d’intervention pour l’insomnie et la fatigue après un TCC, développé par Marie-Christine Ouellet, chercheuse au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS), avec ses collègues de l’Université Laval et du Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociale.

Très peu de thérapies non pharmacologiques sont adaptées aux victimes de traumatismes crâniens.

Durant la réadaptation et même des années plus tard, environ le tiers des personnes ayant subi un TCC souffre d’insomnie, un taux trois fois plus élevé que dans la population générale. Une grande majorité se plaint également de fatigue persistante. On pointe du doigt les dommages au cerveau qui altèrent la régulation du cycle éveil-sommeil, mais aussi la médication, la douleur, le stress, l’anxiété. Conséquences : baisse des performances physiques et cérébrales, irritabilité, et difficulté à reprendre les activités après l’accident.

Bien qu’il existe des moyens pour traiter l’insomnie et la fatigue, très peu de thérapies non pharmacologiques sont adaptées aux victimes de traumatismes crâniens. L’équipe de Marie-Christine Ouellet a donc réuni les meilleurs outils existants et les a adaptés à leur réalité. Par exemple, les entrevues cliniques ou les questionnaires doivent parfois être raccourcis, simplifiés ou inclure des éléments visuels, puisque ces patients se fatiguent plus vite et peuvent avoir des difficultés d’attention ou de mémoire.

Le manuel « pratico-pratique », qui inclut des méthodes d’évaluation et des interventions cognitives-comportementales éprouvées, a été distribué gratuitement dans les centres de réadaptation du Québec. Les cliniciens peuvent aussi le télécharger en ligne. Une version anglaise devrait paraître sous peu. Cette recherche s’est déroulée dans plusieurs régions du Québec, dont celles de Montréal, de la Capitale-Nationale et de la Montérégie.