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Maisons 3.0 pour aînés

Au Québec, 88 % des personnes de 75 ans et plus vivent chez elles. Et c’est tant mieux, puisque les soins à domicile sont moins coûteux qu’une place en CHSLD. Toutefois, lorsqu’un aîné perd son autonomie à cause d’un déclin cognitif, il est rapidement relocalisé dans un centre d’hébergement. Ce changement d’environnement peut accélérer la détérioration de l’autonomie et de la qualité de vie de la personne, en plus de coûter cher au système de santé. Afin d’aider les aînés à rester le plus longtemps possible chez eux, Nathalie Bier, chercheuse au Centre de recherche de l’Institut de gériatrie de Montréal et au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, et ses collaborateurs examinent des façons technologiques d’assurer leur sécurité, de soutenir leurs routines quotidiennes et de bien comprendre leurs besoins.

Au Québec, 88 % des personnes de 75 ans et plus vivent chez elles.

Elle utilise des capteurs de mouvements et de contacts issus de la domotique, qu’elle et ses collègues – du laboratoire DOMUS de l’Université de Sherbrooke et du laboratoire LIARA de l’Université du Québec à Chicoutimi – ont combinés à des algorithmes d’intelligence artificielle. De tels capteurs placés dans la chambre renseignent sur les tendances de sommeil et, installés dans la salle de bains, sur les routines d’hygiène.

Il est aussi possible de faire parler la cuisinière et le frigo. Si une porte ou un « rond de poêle » reste ouvert par mégarde, une tablette connectée peut émettre un message visuel et vocal pour avertir le résident de vérifier ses appareils. Dans le cas où le capteur ne détecte aucun mouvement à la suite d’une alerte, le système intelligent pourrait débrancher l’électroménager.

Toutes ces stratégies sont présentement testées dans des résidences pour personnes âgées ainsi que dans trois appartements intelligents en laboratoire. La chercheuse analyse autant les coûts que l’impact sur les résidents. Elle récolte également une multitude de données qui permettront aux instances communautaires et de santé de mieux répondre aux besoins des aînés en perte cognitive qui désirent rester dans le confort de leur foyer.