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L’imagerie pour mieux diagnostiquer le foie malade

Un Canadien sur quatre risque de souffrir d’une maladie du foie. Cet organe qui métabolise les nutriments et nettoie le sang est régulièrement malmené par des virus, des toxines, l’alcool, le mode de vie, la génétique et des causes inconnues. La maladie du foie gras non alcoolique, liée à une mauvaise alimentation et à l’obésité, est la pathologie la plus répandue, touchant 7 millions de Canadiens (Fondation canadienne du foie). Pour évaluer la sévérité d’un trouble hépatique, la biopsie est souvent requise. Cette intervention est peu appréciée des patients à cause du risque de douleur et de complications hémorragiques. An Tang, professeur au Département de radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire de l’Université de Montréal et chercheur au CRCHUM, propose donc une solution de rechange non invasive : l’analyse de marqueurs biologiques par imagerie médicale.

Le chercheur sonde d'autres techniques pour détecter l’inflammation du foie à l’aide de l'échographie.

Le foie souffre en silence, mais des changements biologiques internes – accumulation de gras, de fer, inflammation, lésions et présence de tissu cicatriciel abondant (fibrose) – trahissent son état. An Tang a participé avec des spécialistes internationaux à une méta-analyse sur la mesure du gras hépatique par imagerie par résonance magnétique (IRM). Avec l'équipe d'hépatologie du CHUM et du Centre universitaire de santé McGill, il évalue présentement la performance diagnostique de méthodes élastrographiques pour mesurer les propriétés élastiques du foie selon les stades de fibrose. Le principe : un foie normal est plutôt mou, tandis qu'un foie avec fibrose est plus dur.

Enfin, en étudiant un modèle animal et une cohorte de patients devant subir des biopsies, le chercheur sonde d'autres techniques pour détecter l’inflammation du foie à l’aide de l'échographie, en collaboration avec Guy Cloutier, ingénieur du CRCHUM, et Guillaume Gilbert, physicien au CHUM.

Selon le professeur Tang, l’imagerie est la voie d’avenir pour réduire le nombre de biopsies. Il propose le recours à l’échographie en première ligne pour dépister certains signes de troubles hépatiques, de façon à identifier les patients qui pourraient bénéficier d'une IRM au lieu d’une biopsie pour un examen plus approfondi.