/ La recherche au quotidien / Les roches parlent au passé
Capsules

Les roches parlent au passé

Les roches sont des « archives » d’une valeur inestimable, sortes de boules de cristal dans lesquelles on peut voir le passé, et parfois le futur. En analysant les microfailles présentes dans des échantillons rocheux, Heather Short, professeure-chercheuse au Collège John Abbott, et ses étudiants peuvent en effet reconstituer l’histoire de la formation des montagnes et comprendre les mouvements des grandes failles géologiques, comme celle qui est apparu en Abitibi il y a 2,6 milliards d’années. Sont-elles stables ? Seront-elles réactivées ? De telles données intéressent notamment les compagnies minières, puisque c’est le long de ces failles que se forme l’or.

De telles données intéressent notamment les compagnies minières, puisque c’est le long de ces failles que se forme l’or.

Un peu comme le ferait une pile de feuilles que l’on compresse, et dont les feuilles plient ensemble ou individuellement, les couches rocheuses subissent le stress des plaques tectoniques qui entrent en collision. Les roches se déforment, se déplacent et, parfois, cassent. Sous le microscope, la spécialiste en géologie structurale scrute de minces tranches de roches récoltées à Val-d’Or et dans les Cantons-de-l’Est. Elle utilise ensuite l’analyse cinématique pour observer les mouvements des structures au niveau microscopique, afin de faire « parler » les microplis, les microfailles et les microcassures. Elle peut alors déduire la température et la pression qu’ont subies les roches à un moment et à un endroit donnés ainsi que leurs mouvements étalés sur des millions d’années.

Plus encore, en étudiant la frontière entre deux roches d’âge différent amenées ensemble par les soubresauts de la planète, Heather Short pourra déterminer dans quelle direction se déplace la plaque laurentienne qui a formé les Appalaches et la faille de Logan. En retraçant le mouvement de cette ancienne faille à travers le temps, la géologue espère mieux comprendre les failles actives et peut-être aider les compagnies minières à repérer de nouveaux gisements d’or.