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Les comportements des jeunes conducteurs sous la loupe

Les accidents de la route sont la première cause de décès chez les 29 ans et moins, partout dans le monde. L’explication? Le jeune âge ou l’inexpérience, certes, mais aussi les comportements dangereux, tels que la conduite avec capacités affaiblies et la vitesse. Mais pourquoi, malgré des cours de conduite obligatoires, des campagnes de prévention et un code de la sécurité routière strict, certains jeunes prennent-ils tant de risques parfois mortels?

La chercheuse a pu établir, pour la première fois, un lien entre le taux de cortisol – l’hormone de stress – et le risque de collision.

Cette question a motivé Marie Claude Ouimet, professeure-chercheuse à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et directrice du Réseau de recherche en sécurité routière du Québec, à développer dans ce domaine un programme de recherche centré sur l’utilisation de nouvelles technologies. Elle a notamment conçu dans son laboratoire un simulateur de conduite hors pair : une voiture réelle et des images virtuelles sont utilisées pour étudier de façon sécuritaire divers comportements dangereux. Par exemple, après avoir démontré le lien épidémiologique selon lequel un garçon prendra davantage de risques au volant s’il a un passager masculin, la scientifique a utilisé son simulateur pour évaluer la situation sous l’effet de l’alcool et, sous peu, du cannabis.

Pour les études sur la route, la professeure Ouimet a équipé des véhicules de caméras high-tech. En filmant de façon continue pendant 18 mois des jeunes conducteurs et conductrices en action, elle a notamment pu établir, pour la première fois, un lien entre le taux de cortisol – l’hormone de stress – et le risque de collision. Résultats : ceux et celles qui produisent moins de cortisol sont plus souvent impliqués dans des accidents. Plus encore, la chercheuse a observé qu’à la suite d’événements stressants reproduits en laboratoire, ces mêmes conducteurs ne diminuent pas significativement leur « palmarès » de collisions au cours des 18 mois suivant l’obtention de leur permis probatoire, contrairement à ceux qui produisent plus d’hormone de stress.

Véritable référence en sécurité routière, Marie Claude Ouimet a transféré sa technologie de simulation dans diverses institutions au Québec, en Ontario, en France, et elle le fera bientôt au Brésil. Ses résultats de recherche aident à mieux cibler les programmes de prévention destinés aux jeunes conducteurs.