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Les aérosols et leur impact sur la qualité de l’air

Les sables bitumineux de l’Alberta seraient l’une des plus importantes sources d’aérosols organiques secondaires en Amérique du Nord, des polluants qui, selon l’Organisation mondiale de la santé, contribuent à augmenter les cas de cancer du poumon, l’asthme et les problèmes cardiaques. Le gisement d’Athabasca émettrait de 45 à 84 tonnes de ces fines particules produites par des réactions chimiques entre divers gaz et les rayons du soleil. C’est autant que certaines grandes villes comme Toronto. Ces aérosols organiques affectent non seulement les travailleurs du site, mais aussi les régions environnantes, car elles se rendent aussi loin que dans la province voisine de la Saskatchewan !

À l’heure actuelle, les émissions d’aérosols organiques secondaires ne sont pas prédites correctement par les modèles de la qualité de l’air.

À l’heure actuelle, les émissions d’aérosols organiques secondaires ne sont pas prédites correctement par les modèles de la qualité de l’air. Une lacune importante qu’a voulu combler Patrick Hayes, chercheur au Département de chimie de l’Université de Montréal, à qui le gisement d’Athabasca offre une belle occasion d’étudier la chimie à la base de ces polluants.

Aidé de son équipe, le chercheur a utilisé des échantillons d’air récoltés à cet endroit par des collaborateurs d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) pour créer des modules numériques qui permettent de prédire fidèlement les niveaux d’aérosols organiques secondaires. Il a notamment adapté à ces particules les paramètres chimiques utilisés par la communauté scientifique afin de pouvoir analyser leur formation, leur réactivité et leur mode de transport. Le chercheur a ensuite validé la précision de ses modules à l’aide des mesures prises par ECCC à d’autres endroits. Devant les résultats concluants de ce travail colossal qui implique des tonnes de données pour des centaines de composés chimiques différents, les modules ont été ajoutés au modèle de prédiction de la qualité de l’air du gouvernement fédéral. Le chercheur les utilise actuellement pour étudier d’autres sources de particules fines.