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Le raisonnement chez les personnes autistes

Le raisonnement abstrait des individus autistes serait beaucoup plus performant que ce que leur niveau d’intelligence ou d’adaptation laisse croire. En fait, la croyance populaire et scientifique voudrait que les autistes soient déficitaires dans toutes les tâches dites complexes. Or, de plus en plus d’évidences suggèrent que l’autisme se caractériserait par une supériorité perceptive et des mécanismes d’apprentissage différents de ceux des non-autistes. Ainsi, les autistes auraient une préférence pour le raisonnement visuel. Ils seraient plus enclins à penser à l’aide d’images plutôt qu’avec des mots ou des hypothèses.

La chercheuse Isabelle Soulières souhaite mieux comprendre les modes de raisonnement privilégiés par ces personnes, voire les mécanismes cognitifs et cérébraux qui sont les leurs. En utilisant des techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle ainsi que des tâches informatisées, elle se propose de cerner les différences existant entre autistes et non-autistes, plus précisément sur le plan des mécanismes cérébraux de raisonnement et de résolution de problèmes. Elle investiguera ces questions suivant trois objets : 1) les habiletés de raisonnement face à des problèmes visuels et à des problèmes verbaux ; 2) les interactions entre les régions cérébrales impliquées dans le raisonnement ; 3) la modulation des mécanismes de raisonnement en lien avec la complexité des problèmes.

L’élucidation de ces questions permettra de développer des méthodes d’enseignement, d’apprentissage et de travail favorisant les façons de raisonner des personnes autistes, afin que celles-ci occupent dans la société une place à la juste mesure de leur potentiel.