Les étudiants universitaires immigrants font face à des défis différents de leurs pairs dont les parents sont nés au Canada. Ces défis ont-ils un impact sur leur parcours universitaire ?
Les profils diffèrent selon la région où sont nés les parents de ces jeunes.
Pierre Canisius Kamanzi, chercheur en éducation à l’Université de Montréal, a scruté les données de l'Enquête auprès des jeunes en transition menée par Statistique Canada auprès des jeunes Canadiens âgés de 15 ans en 1999 et de 24 ans en 2008. Il cherchait à évaluer les inégalités sur le plan de l’accès, de la persévérance et de l’obtention du diplôme d’études postsecondaires en fonction de l’origine des parents de l’étudiant.
Les jeunes issus de l’immigration accèdent aux études postsecondaires dans une proportion relativement plus élevée que ceux dont les parents sont nés ici (90 % contre 78 %). Cette proportion est toutefois plus basse chez les étudiants d’Amérique latine et des Caraïbes (64 %). Par contre, ces derniers sont les plus persévérants. À l’âge de 24 ans, plus de 80 % d’entre eux obtiennent un diplôme universitaire. Ils sont suivis des étudiants dont les deux parents sont nés en Asie du Sud-Est (58 %). Chez les étudiants dont les deux parents sont nés au Canada, cette proportion est de 22 %.
Ainsi, il n’est probablement pas judicieux de parler globalement des « élèves issus de l’immigration », car les profils diffèrent selon la région où sont nés les parents de ces jeunes. Les Latino-Américains et les Caribéens accèdent moins aux études universitaires, mais ceux qui le font réussissent bien. À l’inverse, si la presque totalité des jeunes dont les parents sont nés en Afrique subsaharienne s’inscrit à l’université (99 %), seulement près d’un de ces étudiants sur dix obtient un diplôme (9 %).
Bien connaître les étudiants issus de l’immigration aiderait les gouvernements, les établissements d’enseignement et les acteurs du monde de l’éducation à mieux cibler leurs ressources et leurs mesures de soutien.
