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La réalité virtuelle dans la lutte aux troubles alimentaires

L’image que l’on se fait de son corps est très intimement liée au développement, chez certaines personnes, de troubles du comportement alimentaire telles la boulimie, l’anorexie mentale ou les troubles d’accès hyperphagique. Or, selon de récents travaux menés par l’équipe de Johana Monthuy-Blanc, chercheuse au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Trois-Rivières, la réalité virtuelle pourrait aider à prévenir et à traiter ces troubles.

Le principal avantage de cette méthode est que la personne regarde les corps proposés d’abord à la troisième personne, puis à la première personne.

Traditionnellement, l’évaluation de la perception corporelle se fait en utilisant un questionnaire qui repose sur des silhouettes dessinées sur le papier. De concert avec l’équipe du groupe de recherche transdisciplinaire des troubles du comportement alimentaire – Loricorps –, Johana Monthuy-Blanc a plutôt utilisé le « Cybercorps » auprès de 130 participants. Cet outil permet, à l’aide d’un casque de réalité virtuelle Oculus, de jauger son apparence physique par rapport à sept silhouettes allant de la plus mince à la plus ronde. Le principal avantage de cette méthode est que la personne regarde les corps proposés d’abord à la troisième personne, comme si elle s’observait dans un miroir, puis à la première personne, comme si elle baissait les yeux sur son propre corps. Une expérience immersive beaucoup plus réaliste que les silhouettes de papier.

Le test est accompagné d’un questionnaire sur les silhouettes qui permet d’identifier à quel corps la personne estime qu’elle s’apparente le plus et celui auquel elle aimerait ressembler. On peut ainsi évaluer si une personne se perçoit beaucoup plus ronde ou plus maigre qu’elle ne l’est vraiment et mesurer son degré d’insatisfaction corporelle.

Les travaux de Johana Monthuy-Blanc permettent de développer des évaluations beaucoup plus précises des risques de présenter un trouble de comportement alimentaire. Ils pourront aussi mener à l’élaboration de méthodes d’intervention novatrices auprès de ceux et celles qui en souffrent déjà.