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Rapports de recherche

La mobilité intergénérationnelle au Québec : les différences géographiques et le rôle des inégalités de patrimoine

À plusieurs égards, le milieu socioéconomique dans lequel un individu grandit est lié à son développement, ses opportunités et son revenu à l’âge adulte.

Nous savons que la force de ce lien intergénérationnel—entre parents et enfants—s’est accrue entre la cohorte de jeunes nés au début des années soixante et celle née au milieu des années quatre-vingt, ce qui veut dire que la mobilité socioéconomique a diminué. Dans ce projet, nous avons cherché à répondre aux questions suivantes : comment la mobilité intergénérationnelle varie-telle à travers l’espace? Est-ce que se déplacer d’une région à une autre est lié à plus grande mobilité du revenu? Comment la transmission intergénérationnelle diffère entre les sources de revenu ou de richesse? Est-il possible d’aller inférer des informations sur le patrimoine en se basant sur des données fiscales?

Tout d’abord, nous avons estimé des mesures de mobilité pour diverses zones géographiques. Ces estimés seront rendus disponibles publiquement, afin de permettre à la communauté de recherche d’y avoir accès facilement. Nous préparons également un tableau de bord interactif permettant de visualiser rapidement l’information contenue dans les fichiers. Nous avons aussi identifié que ceux pour qui les opportunités sont les moins bonnes sont les jeunes ayant grandi en milieu rural ou dans des petites villes, dans des familles au
bas de la distribution de revenu parental et n’ayant pas migré hors de ces régions à l’âge adulte. Promouvoir et faciliter la poursuite des études postsecondaires semble être une piste prometteuse. Les opportunités d’emploi dans les régions seraient également une piste à continuer à évaluer, afin de viser un développement économique régional permettant aux jeunes d’accéder à des emplois intéressants, surtout pour ceux provenant de familles à faible revenu et faisant face à des obstacles à la mobilité géographique.

Finalement, nous avons documenté que les liens intergénérationnels sont plus forts pour la composante des revenus liée au capital ainsi que pour la richesse que pour le revenu total ou la composante liée à l’emploi, bien qu’il existe encore plusieurs défis méthodologiques auxquels nous sommes confrontés dans cette analyse. Une façon d’intervenir sur la richesse ou les avoirs et la transmission de ces avoirs vers la génération subséquente serait d’agir à travers la fiscalité, mais une telle action mériterait beaucoup plus de réflexion

Chercheur.e principale

Marie Connolly, Université du Québec à Montréal

Cochercheur.e.s
Catherine Haeck, Université du Québec à Montréal
Amélie Quesnel-Vallée, Université McGill

Collaboratrice et collaborateurs
Yacine Boujija, Institut national de la recherche scientifique
Isambert Leunga Noukwé, Université de Sherbrooke
Gaëlle Simard-Duplain, Université Carleton
Xavier St-Denis, Institut national de la recherche scientifique

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