Plus on vieillit, plus notre masse et notre force musculaires diminuent. Pourtant, malgré les messages de santé publique prônant l’importance de bouger pour maintenir les capacités musculaires, 70 % des aînés sont inactifs. Cette proportion augmente à 90 % chez ceux et celles qui sont hospitalisés.
Une étude pilote a confirmé que les séances d’entraînement ne causaient ni chutes, ni blessures, et diminuaient le temps passé à l’hôpital.
Mylène Aubertin-Leheudre, professeure au Département de sciences de l’activité physique de l’UQAM et chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, rapporte que la force musculaire diminue de 15 % en 7 jours passés au lit. Malheureusement, même si on entraîne les gens après l’hospitalisation, ils ne retrouvent pas leur capacité initiale.
La kinésiologue de formation a donc créé, en collaboration avec des médecins, des physiothérapeutes et des infirmières, un programme d’entraînement simple qui ne nécessite qu’une chaise et un lit d’hôpital. Après une ou deux séances d’évaluation et de démonstration avec un ou une physiothérapeute, la personne doit réaliser les exercices seule, trois fois par jour. Le médecin traitant prescrit le programme et vérifie, lors de ses visites journalières, si celui-ci est bien exécuté.
Une étude pilote a confirmé que les séances d’entraînement ne causaient ni chutes, ni blessures, et diminuaient le temps passé à l’hôpital. Comme il peut se faire sans contact, le programme est également testé en contexte de pandémie de coronavirus, à Toulouse. La chercheuse souhaite l’introduire prochainement dans des hôpitaux montréalais auprès de patients et patientes de 65 ans et plus atteints par la COVID-19, mais asymptomatiques, qui sont gardés sous observation.
La pandémie a fait naître un autre projet : des entraînements à distance pour les aînés, afin de contrer les effets pervers du confinement. Depuis plusieurs semaines, un kinésiologue entraîne via Zoom, à raison de 3 fois par semaine, 48 participants et participantes séparés en groupes selon leur capacité physique. L’évaluation de cette capacité ainsi que le suivi sont faits par Zoom, de façon sécuritaire, à l’aide de matériel disponible à domicile (chaise, manche à balai). Pandémie oblige, la chercheuse apprend à faire de la recherche autrement… à distance.