La matière grise part en fumée! En effet, l'usage du tabac accélère le processus naturel d'amincissement du cortex cérébral – un processus lié à l'âge – et pourrait, conséquemment, détériorer des fonctions cognitives, telle la mémoire.
Par contre, il est possible de rétablir en partie cette perte de tissu en arrêtant de fumer. C'est le constat qu'ont fait Sherif Karama, psychiatre à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, et son équipe de chercheurs provenant de l'Institut neurologique de Montréal, de l'Université McGill et de l'Université d'Édimbourg. Ils espèrent que ces résultats de recherche encourageront davantage de gens à « écraser ».
Plus une personne fume de cigarettes dans sa vie, plus son cortex s'amincit.
En comparant le cortex de fumeurs et celui de non-fumeurs à l'aide de l'imagerie par résonance magnétique, les scientifiques voient clairement plusieurs zones plus minces chez les adeptes du tabac. De plus, ils notent que plus une personne fume de cigarettes dans sa vie, plus son cortex s'amincit. Mais il y a un espoir : la matière grise d'anciens fumeurs est moins endommagée que celle des fumeurs actuels, peu importe la quantité totale de cigarettes fumées dans leur vie. Ceci laisse croire que le cortex se régénère en partie pour chaque année d'abandon du tabac. Ce processus reste cependant lent et incomplet. Le cortex des ex-fumeurs demeure plus mince que celui des non-fumeurs jusqu'à 25 ans après l'arrêt du tabagisme.
Ces observations ont été faites auprès de 244 Écossais et 260 Écossaises âgés de 73 ans. Comme cette cohorte avait participé à une enquête sur la santé mentale en Écosse en 1947, les chercheurs ont pu bénéficier de données cognitives, biologiques et génétiques récoltées à travers le temps. Le Dr Karama, également professeur de psychiatrie à l'Université McGill, analyse actuellement une deuxième série d'images par résonance magnétique afin de quantifier les changements cognitifs dus à la cigarette.