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Des genoux sous surveillance

Une personne sur deux aura mal aux genoux au cours de sa vie, souvent à cause de problèmes biomécaniques difficiles à identifier à l’aide des méthodes d’évaluation actuelles. Mais plus pour longtemps ! Le KneeKG, un nouvel outil diagnostic du genou, fait son entrée dans plusieurs cliniques. Une invention québécoise qui arrive à point pour les baby-boomers qui désirent rester actifs malgré des genoux défaillants.

L’ingénieur biomédical et son équipe se sont donc inspirés de la capture de mouvements des films d’animation pour développer le premier examen 3D du genou… en action !

En raison du vieillissement de la population, les orthopédistes réclament depuis quelques années une façon différente de diagnostiquer rapidement certaines pathologies du genou. En effet, les rayons X donnent une image en deux dimensions complexe à interpréter, alors que l’imagerie par résonance magnétique montre l’état des tissus en 3D, mais en position couchée seulement. « Ces techniques ne permettent pas d’analyser le genou en mouvement pour identifier des troubles d’ordre mécanique liés à la flexion-extension, à la rotation ou à l’adduction-abduction », note Jacques de Guise, chercheur au centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Montréal et directeur du laboratoire de recherche en imagerie et orthopédie de l’École de technologie supérieure.

L’ingénieur biomédical et son équipe se sont donc inspirés de la capture de mouvements des films d’animation pour développer le premier examen 3D du genou… en action ! Le principe : à l’aide d’un harnais, on fixe des capteurs sur le fémur et sur le tibia du patient. Pendant qu’il marche, une caméra 3D enregistre les mouvements des capteurs. Résultat : un « électrocardiogramme » du genou qui permet de décortiquer avec précision la mécanique articulaire dans tous ses axes. Le clinicien peut alors identifier l’origine d’une douleur ou détecter un début d’arthrose, ce mal qui guette nombre de personnes vieillissantes. « En intervenant tôt, on peut souvent retarder ou même éviter une chirurgie invasive pour le patient et coûteuse en soins de santé », souligne Jacques de Guise. Cet outil de première ligne sert également à évaluer un traitement, comme le port d’une orthèse.

Le chercheur s’est associé à la société EMOVI Medical pour peaufiner le KneeKG et le faire connaître mondialement. Plusieurs hôpitaux français, australiens, américains et chinois l’ont déjà adopté, tout comme quelques cliniques montréalaises. Et ce n’est qu’un début !