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Délinquance : dis-moi qui tu fréquentes…

La délinquance des jeunes et les activités des gangs de rue inquiètent d'autant plus que l'on comprend mal les facteurs poussant certains jeunes à multiplier les délits. Carlo Morselli, directeur du Centre international de criminologie comparée et professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal, a mené une étude auprès de 240 jeunes âgés de 14 à 24 ans, par l'intermédiaire d'organismes œuvrant auprès des adolescents et des jeunes adultes dans la région de Montréal, de Laval, de la Rive-Sud de Montréal et de la ville de Québec. Plus de 64 % des jeunes interrogés admettent avoir commis au moins un délit dans les douze derniers mois (vol à l'étalage, vente de drogue, violence, etc.) et 11,3 % soutiennent avoir déjà été ou être membres d'un gang de rue.

La délinquance au sein du réseau social est la variable qui influe le plus fortement sur la participation d'un jeune à un délit.

Pour mieux comprendre ce phénomène, Carlo Morselli a concentré ses recherches sur le rôle du réseau social dans l'engagement des jeunes dans la délinquance. L'étude montre que ce réseau compte en moyenne 17 % de personnes qui ont commis ou qui commettent des délits. Le professeur Morselli a jeté un regard non seulement sur les jeunes délinquants qui les entourent, mais aussi sur l'ensemble du réseau social de ces jeunes, contrairement aux recherches antérieures.

Selon l'étude, la délinquance au sein du réseau social est la variable qui influe le plus fortement sur la participation d'un jeune à un délit. Pour autant, il ne faut pas croire que les jeunes commettent des méfaits simplement parce qu'ils sont attirés par le mode de vie que leur offrent les délinquants qui font partie de leur réseau social. Au contraire, c'est plutôt lorsque leurs relations avec des non-délinquants leur offrent trop peu d'occasions de recevoir et de donner du soutien et de manifester de la confiance et du respect qu'ils deviennent plus vulnérables à la tentation de perpétrer des délits.

Les résultats de cette étude ont notamment fait l'objet de deux groupes de discussion avec des intervenants communautaires de centres jeunesse, afin de favoriser leur utilisation lors de leurs interventions auprès des jeunes.