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Déjouer la fraude alimentaire, une molécule à la fois

La fraude alimentaire est un fléau mondial et de plus en plus d’organismes se penchent sur ce problème qui frappe l’industrie agroalimentaire et qui représente un grave enjeu de santé publique. Pour déjouer la fraude, une première étape consiste à construire des banques de données permettant d’établir les caractéristiques chimiques des aliments authentiques. Claude-Paul Lafrance, professeur au Département de chimie et techniques de chimie du Cégep de Lévis-Lauzon et chercheur à TransBIOTech, a élaboré une solution qui combine deux techniques d’analyse afin de créer une signature statistique des produits conformes. Le chercheur élabore actuellement une méthodologie qui vise à vérifier l’authenticité du sirop d’érable.

À l’heure où l’authenticité et la traçabilité des aliments sont des enjeux criants, cette technique arrive à point nommé pour tenter d’éradiquer la fraude alimentaire.

Il utilise d’abord un appareil de chromatographie liquide qui lui permet de séparer les molécules du sirop. À l’aide d’une méthode sophistiquée de spectrométrie de masse, les molécules sont ensuite détectées et isolées selon leur masse. Une partie des molécules est fragmentée pour qu’on puisse les comparer avec d’autres molécules conservées dans une banque dans le but de les identifier. Pour mettre l’outil de détection à l’épreuve, Claude-Paul Lafrance a utilisé deux groupes d’échantillons de sirop d’érable : l’un certifié et l’autre volontairement altéré. Ces données sont ensuite traitées afin de déterminer quelles molécules sont caractéristiques d’un produit authentique. On peut alors évaluer n’importe quel sirop d’érable pour en assurer la conformité.

À l’heure où l’authenticité et la traçabilité des aliments sont des enjeux criants, cette technique arrive à point nommé pour tenter d’éradiquer la fraude alimentaire, notamment dans l’industrie acéricole. Elle s’est également avérée efficace pour vérifier la métabolisation de nouveaux médicaments et identifier les substances organiques créées après leur ingestion. Récemment, elle a aussi été appliquée au domaine des thés, permettant aux chercheurs de comparer la présence d’antioxydants dans le thé vert et le thé puerh.