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De petits plants pour mieux reboiser la forêt boréale

La forêt boréale québécoise s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés, et le cinquième de ce territoire est exploité à des fins commerciales. Ces activités forestières, auxquelles s’ajoutent les perturbations naturelles associées aux incendies et aux insectes, entraînent parfois une perte de densité de la végétation. Afin de contribuer à la régénération de ces forêts, un système de reboisement adapté a été mis sur pied par Daniel Lord et son équipe du Consortium de recherche sur la forêt boréale commerciale de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Cette méthode augmente la performance du reboisement en territoire nordique, ce qui entraîne des économies sur le plan de la production et du transport.

Dans la forêt boréale, la végétation de compétition est moins présente, entre autres parce que le sol y est pauvre. Afin de ramener le peuplement à une densité plus élevée, le chercheur utilise une essence d’arbre capable de survivre dans cet environnement particulier après un reboisement : l’épinette noire. En effet, cette espèce s’adapte aux conditions climatiques du terrain et peut croître normalement, malgré une carence en eau et de longues périodes de froid.

En général, la technique de reboisement en territoire nordique suppose la production, dans les pépinières, de plants de petite taille, d’une hauteur de 20 à 30 centimètres. Ces plants se trouvant dans de plus petits récipients, on peut augmenter le volume des cargaisons et réduire le séjour en pépinière, abaissant ainsi les coûts de production et, compte tenu de l’éloignement des sites nordiques, les frais de transport. Daniel Lord a donc conçu un récipient d’une dimension telle que le nombre de plants produits par unité de surface augmente considérablement, ce qui diminue la taille des plants. Le défi du chercheur consistait alors à démontrer que ce nouveau contenant ne modifierait pas les paramètres de plantation.

À la suite de multiples expériences échelonnées sur une période de dix ans, les résultats sont concluants : le volume des récipients pourrait être diminué de moitié là où il y a peu de végétation de compétition, comme dans les régions nordiques. En effet, ces plants présentent la même résistance au manque d’eau et au froid (stress hydrique). Le chercheur confirme que dans des conditions identiques de climat et de terrain, la plantation de mini-plants répond aussi bien sur le plan de la survie et de la croissance que celle de plants conventionnels.

Cette méthode augmente donc la performance du reboisement en territoire nordique, ce qui entraîne des économies sur le plan de la production et du transport. De plus, les planteurs transportent davantage de plants à la fois et se réapprovisionnent moins souvent, ce qui pourrait avoir une incidence directe sur les coûts de mise en terre. Le reboisement de la forêt boréale s’inscrit finalement dans un mode de gestion durable, car il accroît la séquestration des gaz à effet de serre.