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De nouveaux traceurs de cancer

À l’heure actuelle, peu d’outils d’imagerie permettent de suivre la progression des formes agressives de cancer du sein, de la prostate ou du cerveau. Bien sûr, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de voir les tumeurs, mais ne donne pas d’information moléculaire. Il est donc difficile de connaître la nature des métastases.

Les chercheurs ont bon espoir que ces nouveaux agents d’imagerie pourront aider les cliniciens à mieux traquer les cancers agressifs.

Brigitte Guérin, professeure et chercheuse au Département de médecine nucléaire et de radiobiologie de l’Université de Sherbrooke, et son collègue, Fernand Gobeil, professeur au Département de pharmacologie-physiologie de la même université, ont développé de nouveaux traceurs qui sont en voie de devenir des agents d’imagerie pour la tomographie par émission de positrons (PET scan). Cette technique consiste à injecter un produit radioactif qui va se fixer sur les tumeurs ou les métastases. Pour mieux cibler les cellules cancéreuses, les chercheurs ont modifié des ligands – des molécules présentes dans le corps qui interagissent avec des récepteurs membranaires des cellules – et les ont conjugués à l’utilisation d’un radio-isotope. Ces nouveaux ligands ont notamment la propriété de se fixer sur les récepteurs B1, fortement exprimés dans plusieurs formes de cancer. Grâce à leur composante radioactive, on peut suivre le déplacement de ces molécules dans le corps et ainsi, mesurer l’étendue des métastases.

Les chercheurs ont validé la stabilité de ces nouveaux traceurs chez des animaux présentant des tumeurs. En plus de constater qu’à faible dose, leurs molécules sont des agents d’imagerie efficaces, ils se sont aperçus qu’à plus forte dose, elles pourraient aider à traiter certains cancers.

Un brevet a été déposé et est en cours d’évaluation. La prochaine étape ? Valider l’utilisation de ces traceurs lors d’essais cliniques chez l’humain. Les chercheurs ont bon espoir que ces nouveaux agents d’imagerie pourront aider les cliniciens à mieux traquer les cancers agressifs et à décider des meilleurs traitements requis pour chaque cas.